Biotope Urbain

Huy (BE) - Mention Spéciale

DONNÉES DE L’ÉQUIPE

Représentante d’équipe: Antoine Gentil (BE) – architecte Associé: Jeoffrey Lup (BE) – architecte

Collectif abri
17 Boulevard Piercot, 4000 Liège (BE)
+32 471 724 806 - contact@collectifabri.com - collectifabri.com

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A. Gentil et J. Lup

 

INTERVIEW
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1. Comment s'est constituée votre équipe à l'occasion du concours ?

Nous avons fait connaissance lors nos études d’architecture pendant lesquelles nous avons eu plusieurs fois l’occasion de travailler ensemble. Animés par la même envie de créer, nous avons formé un collectif [collectif abri], cadre de nos recherches et expérimentations architecturales. Soucieux des enjeux de la ville productive et des mutations urbaines, le site de Huy proposé par le concours a tout de suite suscité notre intérêt.

2. Quelle est la problématique principale du projet et comment avez-vous répondu à la question centrale de la session : la place des activités productives au sein de la ville ?

Notre projet tente de répondre à la question de la restructuration du tissu bâti et de la pérennité de l’espace public au sein d’un quartier chahuté par les activités passées. Il interroge la valorisation de l’espace public et collectif par la mise en place d’une structure bâtie cohérente et adaptable. Relever les caractéristiques du site existant et les valoriser pour les mettre au service d’un quartier en mutation, telle a été notre approche pour aborder la thématique du concours. La question du milieu est une donnée majeure à prendre en compte, nous amenant au principe du « biotope ». En effet, « Un biotope correspond à un milieu de vie délimité géographiquement dans lequel les conditions écologiques sont homogènes, bien définies, et suffisent à l’épanouissement des êtres vivants qui y résident, avec lesquels ils forment un écosystème ». Par analogie, nous pouvons transposer cette idée à l’échelle d’un quartier ou d’une ville. Nous avons imaginé le renouveau du quartier Saint Catherine dans cet esprit. C’est-à-dire un lieu de vie équilibré qui favorise l’interaction et la cohésion sociale, offrant un contact avec la végétation, l’eau, la terre, entre l’urbain et le rural. Ainsi la ville peut devenir productrice de richesse en associant une mixité de fonctions, d’espaces, d’énergies, etc, dans un souci d’équilibre.
 

 

3. Comment la problématique et les questions posées par la mutation du site se sont-elles croisées ?

Le site offre une formidable opportunité de mettre en avant une nouvelle approche du territoire. Il s’agit ici de ne plus le « consommer » mais de le valoriser et de l’enrichir. Anciennement un lieu d’exploitation industrielle à la lisière entre l'urbain et le rural, ce site dispose d’un potentiel de réhabilitation qui permettrait un véritable essor du quartier. Il s’agit ici de récréer un milieu de vie équilibré, respectant l’histoire, les morphologies du territoire, l’environnement et surtout l’humain; créer un contexte favorable aux interactions, au développement raisonné et juste.

 

 

4. Avez-vous déjà traité cette problématique précédemment ? Quels ont été les projets références pour le vôtre ?

De nos jours, notamment en Belgique, beaucoup de villes doivent faire face à cette situation de « no man’s land » directement issue d’un passé industriel très marqué. Nous avons donc déjà du questionner cette problématique à différentes échelles aux cours de nos travaux. Les enjeux des mutations urbaines sont très importants et nécessitent notre attention d'architectes et de citoyens. La qualité de l’espace public, la cohérence du tissu bâti, la gestion de la mobilité, la valorisation du patrimoine, la gestion des ressources... tant de questions primordiales afin de créer un milieu urbain qualitatif sont à prendre en compte et motivent notre travail d’architecte.
 

 

5. Les projets urbano-architecturaux de type Europan ne peuvent se réaliser que dans une relation aux acteurs à travers un processus négocié et dans le temps. De quelle manière avez-vous intégré cette question dans votre projet ?

Nous envisageons ce projet d’architecture et d’urbanisme comme un projet global, où un ensemble d’acteurs s’impliquent et prennent part au projet. Par la concertation il est important que chacun (administration, entreprises de construction, experts, associations de citoyens, etc) partage son savoir-faire et le mette au service du projet. Le plan est pensé par phase afin d’organiser au mieux le déroulement de la réhabilitation et offre la possibilité à chaque entité/îlot de fonctionner de manière autonome le temps de la réalisation totale du projet

6. Est-ce la première fois que vous êtes primé(s) à Europan? De quelle manière cela peut-il vous aider dans votre parcours professionnel ?

Nous sommes primés pour la première fois à Europan. Outre la visibilité offerte par Europan, il s'agit d'une réelle opportunité qui nous permettra de rencontrer les différents acteurs du concours (architectes, administrations et l'équipe d'Europan) et d'échanger sur nos projets et recherches. Il est aussi important pour nous de continuer à approfondir nos réflexions architecturales et de travailler sur des projets à une échelle urbaine.