L’escargot, la méduse et le bégonia

Rochefort Océan (FR) - Winner

DONNÉES DE L’ÉQUIPE

Représentant de l’équipe : Clara Loukkal (FR) – paysagiste; Associés: Benoît Barnoud (FR) – architecte
Collaborateurs: Lucie Goumain (FR) – étudiante en architecture

28 rue du canal, 93200 Saint-Denis, France (FR)
+33624263692 - clara.loukkal@altitude35.com 

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B. Barnoud & C. Loukkal


VIDEO (par l'équipe)


INTERVIEW

1. Comment s'est constituée votre équipe à l'occasion du concours ?

La complémentarité de nos approches par l’urbanisme et l’architecture, avec le paysage pour dénominateur commun, nous permet d’envisager les questions urbaines à travers un large spectre de disciplines. L’équipe regroupe les différents membres de l’agence Altitude 35. 

2. Quelle est la problématique principale du projet et comment avez-vous répondu à la question centrale de la session : la place des activités productives au sein de la ville ?

Aborder la question de la ville productive, c’est éviter deux écueils : celui d’une vision urbanocentrée et celui d’une vision anthropocentrée. Les artefacts manufacturés et industriels ne sauraient incarner à eux seuls la dimension productive de tout un territoire. La prise en compte des productions agricoles et énergétiques sont partie intégrante du métabolisme de l’estuaire et de la ville. Supposer ensuite que la production relèverait exclusivement de l’activité humaine est une vision tronquée. Une partie non négligeable de la production lui est - au moins en partie - extérieure : apport de sédiments, production de gaz à effets de serre, production ou stockage du carbone par les plantes etc.  

 

3. Comment la problématique et les questions posées par la mutation du site se sont-elles croisées ?

La ville de Rochefort a noué un lien singulier à l’histoire naturelle. Arsenal majeur, la ville fut le point de départ et de retour de nombreuses expéditions scientifiques entre les XVIIIe et le XIXe siècles. Les essences exotiques importées y étaient alors acclimatées avant d’être acheminées  à Paris pour nourrir les recherches du muséum d’histoire naturelle. De Pierre Loti à Jacques Demi, Rochefort a conservé ce caractère exotique et marin. Au-delà de ces aspects historiques, la méthode de projet par l’histoire naturelle est ici opérante. Pline l’Ancien dans son Histoire Naturelle - actualisée par Buffon dix-huit siècles plus tard - livre une grille d’analyse précieuse au regard des enjeux contemporains.A l’interface des écosystèmes marins et terrestres, entre les eaux salines et alcalines, ce territoire présente une grande diversité de milieux et par conséquent de ressources, d’usages, d’initiatives, et de potentiels de projet.

 

4. Avez-vous déjà traité cette problématique précédemment ? Quels ont été les projets références pour le vôtre ?

La triple transition écologique, climatique et énergétique implique de redéfinir les modalités d’intervention des paysagistes, ubanistes et architectes. Pour répondre à ces impératifs, la réflexion doit tendre vers plus de transversalité avec des objectifs de résultat à court, moyen et long terme. Ainsi, l’agriculture, le tissu industriel, le système des mobilités et la ville, auparavant considérés comme des disciplines autonomes, sont appréhendées par le métabolisme territorial comme un tout. A Moulins et à Rochefort, l’agence développe un protocole de projet instruit par les récentes avancées en matière de compréhension des écosystèmes (P. Duvigneaud) et d’écologie territoriale (S. Barles). Pour répondre au risque de submersion marine, une série de prototypes sont soumis à l’épreuve du temps. Les phénomènes d’érosion fluviale et les dynamiques végétales sont testés dans différentes combinaisons puis évaluées pour renseigner en retour le projet. Cette observation fine des phénomènes naturel d’érosion s’inscrit dans la continuité du travail de Michel Desvigne dans ses jardins élémentaires. 

 

5. Les projets urbano-architecturaux de type Europan ne peuvent se réaliser que dans une relation aux acteurs à travers un processus négocié et dans le temps. De quelle manière avez-vous intégré cette question dans votre projet ?

L’approche métabolique offre une vision globale et agrégative qui traite aussi bien des hommes que des milieux naturels. Elle en étudie les interrelations et souligne les services réciproques qui se nouent entre les habitants et leur environnement. Pour concilier développement humain et préservation des milieux, l’Histoire Naturelle nous invite à déporter le regard, à envisager l’homme dans le monde et non plus contre le monde. L’Anthropocène ou « ère de l’homme », acte de cette co-évolution des écosystèmes naturels et des sociétés.

6. Est-ce la première fois que vous êtes primé(s) à Europan? De quelle manière cela peut-il vous aider dans votre parcours professionnel ?

C'est la troisième fois que les deux associés d'Altitude 35 sont désignés lauréats du concours Europan. 

  • Lauréat europan 15 site de Rochefort
  • Lauréat europan 14 site de Besançon
  • Lauréat europan 13 site de Moulins-sur-Allier


IDENTITÉ DE L'ÉQUIPE

Agence : Altitude 35
Fonctions : Paysage, architecture, urbanisme
Âge moyen de l’équipe : 30 ans

L’équipe a-t-elle, ensemble en totalité ou en fragments, conçu, voire réalisé, des projets et/ou gagné des concours ? Si oui, lesquels ?

C'est la troisième fois que les deux associés d'Altitude 35 sont désignés lauréats du concours Europan.L’agence a été désignée lauréate lors des sessions : Europan 13 sur le site de moulins-sur-Allier et Europan 14 sur le site du campus de la Bouloie a Besançon. Ces deux concours ont permis a l’agence de remporter plusieurs projet d’études urbaines et de maitrises d’oeuvre d’espaces publics. Elle travaille actuellement sur les suites du concours à Besançon mais également, sur la requalification de la porte de la Villette à Paris (MGAU mandataire), le village des médiats pour les jeux olympiques (Anyoji Beltrando mandataire), sur la reconfiguration de la place Gambetta à Liévin, sur la réouverture de la vallée du Croult à Goussainville etc. L’agence vient de remporter entant que mandataire l’appel d’offre pour la réalisation d’atelier des territoire locaux lancé par le ministère du développement durable ainsi que la maîtrise d’oeuvre des espaces publics du campus de la Bouloie à Besançon.