LABO RABO

Grenoble (FR) - Lauréat


Marguerite Charles, Floriant Bonny, Maxime Bardou, Alice Riegert, Cynthia Bonnefille, Gaspard Bégué

DONNÉES DE L’ÉQUIPE

Associés : Cynthia Bonnefille (FR) – architecte, Alice Riegert (FR), Marguerite Charles (FR), Floriant Bonny (FR), Maxime Bardou (FR), Guaspard Bégué (FR) – paysagistes

15 rue Claudius Linossier 69004 Lyon (FR)
+33 6 73 98 97 23
gaspardbegue@gmail.com

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PORTRAIT D'ÉQUIPE

VIDEO (par l'équipe)

INTERVIEW
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1. Comment s'est constituée votre équipe à l'occasion du concours ?
Nous avons constitué l’équipe autour d’une volonté commune de confronter nos premières expériences professionnelles à un nouveau projet pour développer ensemble nos idées et nos convictions. L’équipe est composée de cinq paysagistes et d’une architecte. Nous avons des regards et des singularités qui nous conduisent à des pratiques complémentaires : dessin, étude des grands paysages, rapport au paysage économique et au patrimoine urbain, rapport au chantier dans ses dimensions architecturales, sociales et économiques…

2. Quelle est la problématique principale du projet et comment avez-vous répondu à la question de la session sur les Villes vivantes ?
Situé entre plaine et montagne, le site du Rabot est un morceau de la ville qui interroge sur la notion d’équilibre : entre humain et non-humain, activité et refuge, loisir et travail, accessible et inaccessible…
Nous avons répondu à la question programmatique par une approche de terrain et une lecture historique de la relation entre le Rabot et le reste de la ville. Notre attitude vis-à-vis du site ne se veut pas passéiste ou nostalgique, mais puise dans ce que le site a été, tout en se projetant dans un enjeu contemporain qui combine plusieurs échelles et une multiplicité d’acteurs.
Cette double analyse, de terrain et historique, a révélé un site qui a toujours joué un rôle majeur dans les multiples défis que traversait Grenoble. Autour du défi climatique, un nouvel équilibre peut se dessiner entre l’histoire des lieux et la qualité des espaces vécus et partagés. Cet équilibre repose sur des qualités existantes : un microclimat particulier lié au socle géologique et à l’orientation, une végétation pionnière bien établie, une capacité de mutation importante des édifices bâtis… 

3. Comment les problématiques sur les vitalités métaboliques et inclusives et les questions posées par la mutation du site se sont-elles croisées ?
Le site du Rabot est un espace qui dépasse les confrontations entre ville et nature. C’est un lieu composé d’interstices urbains, environné par des espaces de nature, faisant écho aux imaginaires montagnards. Les mutations successives du site ont créé un ensemble hétéroclite. Nous avons cherché à le rendre plus viable, à fluidifier les liens entre les éléments naturels et anthropiques. Le laboratoire climatique a effectivement pour objet de traiter des problématiques actuelles (gestion de l’eau, acclimatation des espèces aux nouveaux enjeux climatiques, désimperméabilisation des sols), tout en les exposant en son sein. En envisageant le site du Rabot comme un socle pour le laboratoire climatique, nous avons cherché à répondre à l’enjeu métabolique : nous avons travaillé à l’ouverture des trames de biodiversité, au recyclage des matériaux, à l’observation du vivant et son expérimentation. C’est l’espace du laboratoire qui nous permet également de rendre ce lieu inclusif, en le rendant ouvert à tous les publics (avec l’organisation d’événements et de rencontres), mêlant convivialité et étude du milieu, et en favorisant les échanges entre ville-plaine et ville-montagne.
4. Avez-vous déjà traité cette problématique précédemment ? Quels ont été les projets références pour le vôtre ?
Nos sujets de diplômes, aux problématiques et sites très divers (urbain et rural / plaine, montagne et littoral / petite à grande échelle), nous ont sensiblement confrontés aux questions de l’adaptation des territoires aux changements climatiques, à leur inclusivité et leur métabolisme. D’autres projets “références” ont été des sources d’inspiration pour renouveler notre regard et affiner notre réponse aux enjeux du Rabot. Le diplôme de la paysagiste Julie-Amadea Pluriel sur le massif de Crussol a ouvert notre réflexion sur la manière de questionner et projeter un espace en lien avec sa situation géographique, ses dynamiques géologiques et climatiques, les vestiges de son patrimoine bâti et l’échelle du grand territoire. Par la gestion du patrimoine génétique végétal en place, le projet du Parc aux Angéliques de Michel Desvignes a été enrichissant : il s’agissait de définir un espace productif, habité et en mutation. Le “calibrage” de la pépinière d’adaptation au changement climatique que nous avons projeté sur le Rabot repose également sur les éléments de la pépinière de Vive les Groues à Nanterre. Dans un registre plus architectural et lié au cycle des ressources, le FRAC Grand Large à Dunkerque, conçu par les architectes Lacaton et Vassal ainsi que le processus de réemploi des matériaux inertes de Stefan Shankland ont été des initiatives inspirantes. Elles sont notamment établies sur l'étude spécifique du contexte, l’existant et la définition de nouvelles relations entre espace intérieur privé et l’espace public.
5. Les projets urbano-architecturaux de type Europan ne peuvent se réaliser que dans une relation aux acteurs à travers un processus négocié et dans le temps. De quelle manière avez-vous intégré cette question dans votre projet ?
Afficher le Rabot comme un « laboratoire climatique » n’a rien de surprenant pour une ville souvent présentée comme laboratoire de l’innovation technologique, de la démocratie participative ou de l’expérimentation urbanistique. Le projet s’inscrit en accompagnement des différentes initiatives en cours et des acteurs qui les portent. Ainsi, il ambitionne de leur conférer un lieu commun, de les rassembler, de faire du lien.
L’ensemble du projet est pensé comme un processus qui ne saurait se représenter de façon figée, avec un début et une fin. Sa mise en place est progressive et dynamique, elle part du « déjà-là » (ressources naturelles, bâtiments, matériaux, acteurs…). Ainsi, nous pourrions dire que le laboratoire a déjà commencé et que tout est en place pour progresser collectivement.

6. Est-ce la première fois que vous êtes primé(s) à Europan? De quelle manière cela peut-il vous aider dans votre parcours professionnel ?
Cette première participation nous conforte dans l’idée de poursuivre ensemble les expérimentations et les manières d’innover qui ont été des guides sur le site du Rabot. Par la découverte du territoire grenoblois et des enjeux du concours, nous avons cherché à développer une méthode proche du territoire, de ses problématiques, tout en affirmant une conviction commune : s’inspirer de l’histoire et de ses transformations pour engager un nouveau rapport au vivant. Riches de cette expérience, nous sommes ravis de poursuivre ce travail, en rencontrant les acteurs du territoire, en échangeant avec les autres équipes, et en précisant nos réflexions. 

IDENTITÉ DE L'ÉQUIPE
Agence :
 pas encore d'agence
Fonction : architecte et paysagistes
Âge moyen des associés : 27 ans