L'arc des vivants

Grenoble (FR) - Mention spéciale

DONNÉES DE L’ÉQUIPE

Associés : Marie Ludmann (FR), Luc Doin (FR) – architectes
Collaboratrices : Inès Hubert (FR) – paysagiste, Hélène Coussedière – architecte

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PORTRAIT D'ÉQUIPE

INTERVIEW
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1. Comment s'est constituée votre équipe à l'occasion du concours?
Après s’être rencontrés durant les études ou nos premières expériences professionnelles, le concours a été l’occasion de rassembler les volontés de chacunes et chacun autour d’un site qui nous stimulait pour plusieurs raisons : attachements géographiques, enjeux forts permettant de croiser pratiques et recherches théoriques, imbrication d’échelles et de problématiques qui correspondait aux envies de chacun et chacunes… Nous avons ainsi recherché une complémentarité dans les compétences tout comme dans les échelles de réflexion.

2. Quelle est la problématique principale du projet et comment avez-vous répondu à la question de la session sur les Villes vivantes ?
Le changement climatique n’est perceptible que sur un temps long : il appelle néanmoins des actions ciblées et immédiates. À la manière d’un corps vivant, la réponse croise une échelle locale d'acupuncture, et une lecture plus globale des enjeux et de leurs relations. La thématique se traduit également au travers des notions de cycles et de rythmes, avec la volonté de mettre en avant les complémentarités et résonances entre les usages, leurs différentes temporalités et leur alternance. Cette réflexion est sous-tendue par un principe qui s’applique aux écosystèmes : plus un écosystème sera complexe, plus sa résilience sera forte. 

3. Comment les problématiques sur les vitalités métaboliques et inclusives et les questions posées par la mutation du site se sont-elles croisées ?
Le site de la Bastille est regardé comme un métabolisme actif ou à régénérer, sur lequel la mémoire des éléments (sols, bâtiments, programmes…) peut devenir une base de projet. Notre projet propose un processus qui l’aborde en tentant de modéliser les cycles, de dresser des représentations temporelles et spatiales simplifiées qui permettent de décomposer le site et de vulgariser les temporalités des différents programmes. 
4. Avez-vous déjà traité cette problématique précédemment ? Quels ont été les projets références pour le vôtre ?
Au fil des parcours de chacun.e, nous avons eu l’occasion de traiter ces problématiques à travers des regards multiples. Notre équipe repose sur une base solide de recherche théorique et par le projet, en architecture, grand territoire et géographie, notamment sur le rapport ville-montagne appliqué à la ville de Grenoble depuis la tour Perret (Inès) et sur la reconversion des forts militaires (Luc). Nos pratiques actuelles en tant qu’architecte, paysagiste ou chercheur nous invitent à penser les transformations de manières holistiques et interconnectées, que ce soit dans des systèmes paysagers, architecturaux ou de réseaux et de ressources. Notre projet s’est nourri de démarches concluantes autour des processus de transformation, de mode opératoire et de gestion de bâtiments délaissés comme l’Hôtel Pasteur à Rennes, initié par Notre Atelier Commun au travers de l’Université Foraine. Sur le plan paysager, nous nous sommes aussi appuyés sur des réalisations mêlant étroitement le végétal à l’architecture et au bâti, parfois délaissé, tel que le MFO Park à Zürich. Enfin, nous nous sommes inspirés des réflexions liées aux parcs agricoles méditerranéens tels que l’Agri Parc de la vallée du Lez à Montpellier, ou encore le parc agricole de Milan, qui mêlent production agricole, espaces naturels sanctuarisés, mais aussi activités de recherche et sensibilisation. 
5. Les projets urbano-architecturaux de type Europan ne peuvent se réaliser que dans une relation aux acteurs à travers un processus négocié et dans le temps. De quelle manière avez-vous intégré cette question dans votre projet ?
Le réseau d’acteurs existant en relation avec le site est dynamique et très développé. Il a donc constitué un des points de départ de l’élaboration du projet. La spatialisation de l’Arc des Vivants et les résonances territoriales exprimées permettent de le fédérer autour d’un imaginaire commun, à l’échelle métropolitaine. En parallèle, la question du phasage dans le temps conditionne et construit le projet, ce que nous avons voulu synthétiser au travers d’une longue frise chronologique. Elle replace les éléments du projet dans un contexte plus large, depuis le court terme (le mandat politique, les chantiers en cours), le moyen terme (les projets urbains initiés) et le long terme (le changement climatique).

6. Est-ce la première fois que vous êtes primé(s) à Europan? De quelle manière cela peut-il vous aider dans votre parcours professionnel ?
Il s’agit de notre première récompense à Europan. Nous ne savons pas ce que l’avenir nous réserve, mais à un instant charnière dans nos différents parcours professionnels, cette distinction nous rend très enthousiastes pour s’impliquer dans d'éventuelles suites opérationnelles sur le site de Grenoble, et plus largement pour poursuivre ces réflexions sur d’autres sites de projet.

IDENTITÉ DE L'ÉQUIPE
Agence :
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Fonction : architecture, paysage
Âge moyen des associés : 29 ans

L’équipe a-t-elle, en totalité ou en fragments, conçu, voire réalisé, des projets et/ou gagné des concours ? Si oui, lesquels ?
Marie et Luc collaborent régulièrement depuis fin 2020, ce qui a notamment amené à la conception et la réalisation d’une installation temporaire en Chartreuse en 2021, avec l’aide d’Inès pour la mise en œuvre. Hélène et Inès se sont rencontrées en 2020 au sein de l’agence de paysage BASE, où elles ont travaillé ensemble sur des projets éditoriaux.

L’équipe dispose-t-elle déjà d’un local de travail ? Si oui, description succincte :
Notre centre de gravitation commun est la région Auvergne-Rhône-Alpes, mais chaque membre réside actuellement dans des villes différentes.