Le sol, le roseau et le cycliste

Namur (BE) - Mentionné

DONNÉES DE L’ÉQUIPE

Associées : Julie Maillard (FR), Zélie Davodeau (FR) – architecte urbanistes 

14 rue d’Annam, 75020 Paris (FR)
+33 6 43 30 33 20
julie.yd.maillard@gmail.com

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PORTRAIT D'ÉQUIPE

VIDEO (par l'équipe)

INTERVIEW
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1. Comment s'est constituée votre équipe à l'occasion du concours ?
Nous nous sommes rencontrées au DSA de l’ENSAVT. Venant de deux écoles différentes, Clermont-Ferrand et Marne-la-Vallée notre approche est complémentaire et transdisciplinaire. Aujourd’hui, nous travaillons l’une à Paris et l’autre à Bruxelles. Nous partageons la vision d’une architecture de l’ordre de l’ordinaire, du quotidien, car ancrée dans les usages et les milieux existants, mais qui stimulent une part d’imaginaire.

2. Quelle est la problématique principale du projet et comment avez-vous répondu à la question de la session sur les Villes vivantes ?
Aujourd’hui, l’ancienne base militaire de Sart Hulet est perçue comme un lieu clos et infranchissable. Cet espace « mise sous cloche » a offert un merveilleux refuge à la faune et à la flore au sein de ce territoire namurois majoritairement urbanisé et agricole. Entre paysage ouvert et fermé, cette diversité d’espaces donne une opportunité : celle d’enrichir la biodiversité et la qualité de vie des quartiers environnants. Comme la plupart des territoires en friche aujourd’hui, le sol du site est fragmenté entre des traces humaines et une nature parfois modifiée qui a repris possession des lieux. L’enjeu est d’analyser leur équilibre. Cette richesse existante devient un levier de projet amenant à agir humblement. Aussi, quelles règles d’urbanisation peut-on tirer de cette situation singulière entre les sols imperméabilisés et les naturels ? L’asphalte existant ne devient-il pas le potentiel d’une limite constructible au profit de la revitalisation du site ?
Le projet superpose trois grandes actions interdépendantes les unes par rapport aux autres. Dont chacune se croise ou sont le support d’usage pour l’autre. Leur interaction crée une épaisseur qui permet d’amener cette qualité de vie ; relier les quartiers et entités paysagères en ajoutant les maillons manquants, prendre soin du paysage, programmer de manière complémentaire avec les équipements avoisinants. La réponse que nous apportons a pour intention de montrer que le site de Sart Hulet fait partie d’un système paysager à l’échelle du territoire. Les actions faites à l’échelle locale ont des conséquences sur l’ensemble de l'écosystème. 

3. Comment les problématiques sur les vitalités métaboliques et inclusives et les questions posées par la mutation du site se sont-elles croisées ?
Sensibles aux inondations de la Meuse de l’été 2021, la question de l’eau devient primordiale dans les enjeux contemporains. La proposition s’empare de cette problématique pour actionner un ensemble de sujets à toutes les échelles. L’eau doit être gérée tout au long de son parcours. La préservation de sols perméables est le centre du projet. Des espaces doivent être préservés au profit de l'absorption de l’eau, de la biodiversité, apportant des espaces sains pour les quartiers avoisinants. Néanmoins, la gestion de l'eau est aussi support de programmation et d’économie ; elle dessine des cheminements, la présence du béton dans la forêt offre des espaces événementiels  qui sont complémentaires aux activités du centre-ville grâce à leur proximité. Le paysage n’est plus le revers de la ville. Chaque élément a plusieurs usages et devient complémentaire dans cette vision multiscalaire.
4. Avez-vous déjà traité cette problématique précédemment ? Quels ont été les projets références pour le vôtre ?
Dans le cadre de la formation du  DSA, nous avions répondu à une commande avec ce même processus d’inversion de la perception qu’une ville peut avoir sur elle-même. Il s'agissait de l’abandon d’un centre-ville dont l’économie dépendait de la présence d’une départementale qui avait été déplacée. Aussi, suite à une analyse, nous avions découvert que cette ville faisait partie d’un système paysager oublié de tous, mais qu’historiquement l’économie de la région dépendait de cette vallée. Notre proposition remettait donc  l’entité paysagère de la Vallée de la Besbre au centre de la problématique. Et la présence de l’eau devenait un levier de projet pour répondre à des enjeux climatiques, économiques, programmatiques et typologiques. 
5. Les projets urbano-architecturaux de type Europan ne peuvent se réaliser que dans une relation aux acteurs à travers un processus négocié et dans le temps. De quelle manière avez-vous intégré cette question dans votre projet ?
Il est évident qu’à cause de l’ampleur du projet et la nécessité de déconstruire, dépolluer, revitaliser, sa réalisation demande du temps.  C’est un projet qui se fait par acupuncture avec un schéma de phasage. La programmation du site et leur financement a pour but de se faire avec les acteurs présents sur le territoire, aussi il est nécessaire de construire avant tout un dialogue ensemble pour prendre connaissance des nécessités de chacun. Différentes étapes d’actions peuvent se faire en parallèle. La revitalisation des sols demande peu de moyen, mais du temps. Un temps qui est aussi utile pour construire ce dialogue entre acteurs.

6. Est-ce la première fois que vous êtes primé(s) à Europan ? De quelle manière cela peut-il vous aider dans votre parcours professionnel ?
Participer à Europan est une première pour nous. La problématique du site de Namur nous paraissait particulièrement captivante tant par son contexte spécifique que par ses problématiques symptomatiques et caractéristiques des territoires clos et en friche. Ce concours a été passionnant. Nous travaillons entre Bruxelles et Paris et ce site se trouvait à la croisée de nos réflexions sur la ville-nature. Ayant une pratique professionnelle diversifiée, cette expérience nous a permis de mettre à profit nos compétences et nos sensibilités. Être finalistes, nous rend enthousiastes et motivées pour poursuivre cette réflexion ensemble et surtout avec les acteurs et les habitants de Namur.

IDENTITÉ DE L'ÉQUIPE
Agence :
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Fonction : architecture, urbanisme
Âge moyen des associés : 27 ans

L’équipe a-t-elle, ensemble en totalité ou en fragments, conçu, voire réalisé, des projets et/ou gagné des concours ? Si oui, lesquels ?
Oui, nous avons déjà travaillé sur un projet dans le cadre du DSA. Il s'agissait d'une étude sur la revitalisation d'un centre ville du centre de la France à Lapalisse.