Les Petits Ventres-Villes

Limoges (FR) - Mentionné

DONNÉES DE L’ÉQUIPE

Associés: Yves Micault (FR), Tom Ollier (FR) – architectes, Léon Redon (FR), Toni Delaunay (FR), Maïlys Charmont (FR) – étudiants en architecture

Paris
ymicault@gmail.com

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PORTRAIT D'ÉQUIPE

INTERVIEW
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1. Comment s'est constituée votre équipe à l'occasion du concours?
Notre équipe s’est constituée lors de notre parcours universitaire au travers de relations communes, avec pour conviction partagée d’utiliser nos compétences à des fins vertueuses et durables, au service du plus grand nombre.

2. Quelle est la problématique principale du projet et comment avez-vous répondu à la question de la session sur les Villes vivantes ? Comment les problématiques sur les vitalités métaboliques et inclusives et les questions posées par la mutation du site se sont-elles croisées ?
Une Ville-Vivante trouve son génome dans un écosystème urbain favorisant une écologie des milieux naturels et habités, une écologie sociale et une écologie économique. L’une des principales conditions d’existence de cet écosystème ne peut être réalisée que par un processus de re-territorialisation, par re-création du lien de conscience entre l’individu-habitant et son territoire, en ré-instaurant pratiques délaissées et mémoires refoulées. La problématique principale à laquelle notre projet répond est celle des inégalités spatiales entre les individus.
Ces inégalités ont, entre autre, été favorisées par les dernières innovations des mobilités et télécommunications :  la démocratisation de la voiture individuelle, des trains à grande vitesse et des lignes aériennes ont entraîné une dilatation de la notion de proximité ; les nouvelles technologies de télécommunication telles que les réseaux sociaux ou bientôt les metaverses ont favorisé le développement d’une « agora télématique » (Magnaghi). L’apparition de ce cyberspace immatériel « dispense » l’individu de se rendre dans l’espace physique pour sociabiliser ; morosité quotidienne et médiocratisation des espaces « urbains » sont autant de raisons de se replier chez soi derrière un écran « connecté » : causes et conséquences se confondent et s’alimentent.
Ces innovations ont souvent été présentées, à tort, comme remèdes aux fractures territoriales. Nous identifions trois phénomènes où ces inventions sont utilisées comme tentative de cicatrisation. Il ne suffit pas d’acheminer un réseau internet haut-débit jusqu’aux territoires isolés/délaissés pour créer des emplois. De plus, la dématérialisation des démarches administratives et de certains services publics prive les individus d’interlocuteurs pourtant garant de leur reconnaissance en tant que citoyens et habitants d’un territoire. En outre, bien qu’ayant favorisé un décloisonnement des esprits et des cultures, les nouvelles mobilités transforment le marché de l’emploi et permettent une distanciation exponentielle des lieux de vie/lieux de travail, rendant l’individu toujours plus corvéable et déterritorialisé. 

L’accessibilité aux milieux naturels, espaces publics, services d'intérêt collectifs, infrastructures et équipements n’est pas équirépartie sur l’ensemble du territoire. Ces marqueurs d’inégalités ont été révélés et renforcés par la crise du CoVid-19. La résonance du « Care » est donc double : pour prendre soin de l’autre et de soi, il faut prendre soin du milieu entre nous. Prendre soin du milieu consiste premièrement à préserver son intégrité en prenant conscience de sa fragilité. Il convient ensuite de susciter son habitabilité et son urbanité par identification de ses qualités endogènes, en préférant une transformation méticuleuse des structures existantes, en capitalisant sur le « déjà-là »/les « bien-communs ».
Les vides dans l’espace urbain constituent son système nerveux central, pourvoyeur d’énergies et d’informations multiples. Pourtant, le vide est souvent résiduel, laissé pour compte d’une succession de gestes bâtisseurs. L’inversion du regard devient urgente : là où le plein défini le vide à l’échelle de l’édifice, c’est le vide qui définit le plein à l’échelle urbaine. Ainsi, les vides dans le tissu urbain doivent être reconsidérés comme des figures génératrices, au sens où leur réorganisation sous forme de « systèmes d’écosystèmes » sociaux-culturels, agraires, forestiers, biotiques, hydrographiques permettant de déduire l’organisation des pleins du tissu bâti. Les villes ne seraient en mesure d’assurer leur reproductibilité et leur durabilité qu’en préservant à tout prix l’intégrité et la complexité des écosystèmes qui les composent. 
4. Avez-vous déjà traité cette problématique précédemment ? Quels ont été les projets références pour le vôtre ?
Ces problématiques nous sont familières car systématiquement abordées lors de nos différents projets et études, notamment au travers de notions telles que la pensée complexe et transcalaire.

5. Les projets urbano-architecturaux de type Europan ne peuvent se réaliser que dans une relation aux acteurs à travers un processus négocié et dans le temps. De quelle manière avez-vous intégré cette question dans votre projet ?
Le projet anticipe ces questions en y répondant par un phasage fondé sur les connaissances socio-démographique et géographique ou encore la mémoire et l’(in)conscience du lieu. Les partenariats, processus de concertations, workshop constituent l’outillage nécessaire à la poursuite de l’étude. La complémentarité des interventions/programmes tout en préservant leur indépendance garantissent la résilience du projet, phases après phases.

6. Est-ce la première fois que vous êtes primé(s) à Europan? De quelle manière cela peut-il vous aider dans votre parcours professionnel ?
Première fois qui, nous l’espérons, pourra nous donner accès à la maîtrise d’œuvre du projet ainsi qu’à d’autres marchés en notre propre nom.

IDENTITÉ DE L'ÉQUIPE
Agence :
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Fonction : architecture, urbanisme, paysagisme, psychologie du territoire, scénographie
Âge moyen des associés : 27 ans

L’équipe a-t-elle, en totalité ou en fragments, conçu, voire réalisé, des projets et/ou gagné des concours ? Si oui, lesquels ?
L’équipe a collaboré ensemble sur la totalité du projet, pour la partie étude, conception & réalisation graphique. Cette étude est la première que nous avons réalisée en groupe.

-Léo, Maïlys & Toni ont collaboré en tant que scénographes dans une mission soutenue par la ville de Clermont-Ferrand et l’ENSACF (thème « Asile » : histoire des migrations dans la métropole Clermontoise), ainsi que dans le cadre du 21ème Rendez-vous du carnet de Voyage de Clermont-Ferrand.
-Toni en tant que collaborateur avec PIXEL 13 dans une mission de sensibilisation à l'architecture auprès des écoles primaires clermontoises pour la ville de Clermont-Ferrand
-Yves a participé à la conception/réalisation de nombreux projets lauréats en tant que chef de projet pour l’agence Hamonic+Masson. Notamment Le site Quai Saint-Serge à Anger et L'écoquartier de l’Arsenal à Rueil-Malmaison,
-Tom a contribué à la conception de plusieurs projets à l’Atelier du Rouget - Simon Teyssou et Associés, notamment le Centre Culturel du Rouget, une opération de logement BBC à Coupvray et la réhabilitation de granges cantaliennes en Granges Numériques et Culturelles à Vic-sur-Cère

L’équipe dispose-t-elle déjà d’un local de travail ? Si oui, description succincte :
L’équipe est résiliente vis-à-vis des nouveaux outils de télécommunication et enjeux liées au télétravail : c'est via ces outils que nous avons collaboré pour répondre au concours, tout en étant dispersés entre Limoges, Paris et Clermont-Ferrand. Dans le cadre d’une poursuite de l’étude, un local de travail pourra être envisagé au 74 avenue Baudin, 87000 Limoges.