Le Refuge urbain

Grenoble (FR) - Mentionné

DONNÉES DE L’ÉQUIPE

Associés : Tom Barbier (FR), Jean-Benoît Boccaren (FR), Paul Riffault (FR) – architectes

Vincennes, France
+33 6 16 53 76 87
equipe@refugeurbain.fr / refugeurbain.fr

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PORTRAIT D'ÉQUIPE

VIDEO (par l'équipe)

INTERVIEW
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1. Comment s'est constituée votre équipe à l'occasion du concours ?
Bien que nous soyons tous les trois salariés dans la même agence d’architecture et d’urbanisme, ce sont avant tout nos affinités et sensibilités communes qui nous rassemblés autour de ce concours. Nous avions chacun la volonté de mener à bien nos propres réflexions et projets, sortir du cadre du travail pour réfléchir autrement, faire autrement.

2. Quelle est la problématique principale du projet et comment avez-vous répondu à la question de la session sur les Villes vivantes ?
Dans ce projet nous nous interrogeons sur la notion de franges urbaines et leur capacité à allier des usages humains, sans impacter le vivant, au sein de refuges urbains qui font écho aux refuges de montagne. Nous envisageons le Rabot comme un espace public ouvert à tous, espace de loisir, d’observation, d’étude, de repos et d’activité. Dans cette idée, le programme proposé se veut flexible car il doit, selon nous, être le fruit de concertations avec les acteurs locaux, les associations, la métropole, les habitants.
Malgré sa proximité avec le centre-ville, le site est actuellement une enclave et nécessite d’être ouvert. A l’échelle de la montagne, la Bastille, strate haute, est parfaitement reliée à la ville, strate basse, et ne traverse pas le Rabot, sa strate intermédiaire. Le grand enjeu est donc de le faire exister au sein de la ville, l’intégrer au tissu et en faire quasiment une place du centre-ville sur la montagne, sans dégrader le patrimoine naturel existant.
Nous répondons à cette problématique par des interventions légères et ponctuelles sur les frontières du site, les murailles et les falaises, et proposons de les cheminer. Ces chemins de traverse, promenades architecturales, se croisent à l’intérieur de la citadelle qui devient un carrefour et ne nécessite, alors, plus que d’être activé. 

3. Comment les problématiques sur les vitalités métaboliques et inclusives et les questions posées par la mutation du site se sont-elles croisées ?
Selon nous, le site, par son emplacement, répond déjà à la problématique de la vitalité métabolique. Morceau de ville sur la montagne, il propose un ailleurs, un espace pas tout à fait urbain, fruit de la géographie : il s’inscrit comme une interface entre ville et nature. Lors de notre visite, nous avons été touchés par le caractère intime qu’il produit pour les étudiants qui y résident et qui profitent d’un cadre de vie exceptionnel. Toutefois, c’est aujourd’hui un espace enclavé et peu accessible. La question centrale est donc d’améliorer son inclusivité : rendre le site accessible, attractif, et en faire profiter le plus grand nombre.
Nous estimons que l’espace public est une des meilleures réponses aux besoins de vitalité inclusive, car c’est là que peuvent être développés des usages ouverts à tous, des espaces de vie et de rencontre. Les mutations que nous proposons viennent répondre à cette logique. Cheminer les frontières c’est recréer des tracés praticables grâce à des greffes ponctuelles, mettant en valeur le site et le paysage, tandis que le refuge du Rabot offre de grands espaces publics, une nouvelle place vivante pour la ville. Il s’agit finalement de l’architecture au service de l’espace public. 
4. Avez-vous déjà traité cette problématique précédemment ? Quels ont été les projets références pour le vôtre ?
Dans notre travail sur la ville c'est un thème plutôt récurrent. L'empreinte de l'architecte comme     l'urbaniste porte sur la mutation des espaces et notamment de l'espace public : dimensionner, dessiner, accompagner dans le temps l'espace vécu. Les projets sur lesquels nous travaillons au quotidien tentent d’intégrer au maximum cette dimension : recréer du lien entre les quartiers, repenser notre intervention par rapport aux changements climatiques, réfléchir à la place du vivant dans les espaces conçus, s’inscrire dans la géographie, le territoire, les tracés… pour proposer une réponse forte qui profite au plus grand nombre.
Plusieurs références nous ont aidé à faire mûrir ce projet sur les échelles du territoire, du site et de l’architecture :
•    A l’échelle du territoire, le Parc de la Villette de Bernard Tschumi et son principe de ligne, point, surface : le projet installe un maillage fort entre les quartiers et offre par la même occasion de nombreux espaces publics ouverts, associés à de micro-équipements emblématiques
•    A l’échelle du site : le projet du grand site de Rocamadour par Atelier Lieux et Paysages (Alep) et sa grande promenade en promontoire sur la falaise, équipée et ponctuée de belvédères
•    Enfin à l’échelle de l’architecture, Peter Zumthor et particulièrement le Musée de la Mine de Zinc à Allmannajuvet, où les greffes de l’architecte jouent avec la pierre et permettent d’explorer le site, le mettre en valeur, l’observer, à travers plusieurs parcours. 
5. Les projets urbano-architecturaux de type Europan ne peuvent se réaliser que dans une relation aux acteurs à travers un processus négocié et dans le temps. De quelle manière avez-vous intégré cette question dans votre projet ?
Chaque élément du projet est indépendant et complémentaire. Dans nos dessins nous proposons plusieurs chemins de traverse avec des greffes ponctuelles. Certaines sont plus importantes que d’autres et sont nécessaires pour désenclaver le site, tandis que d’autres constituent des promenades qui peuvent être réalisées sur une temporalité différée. Les bâtiments présents sur le site quant à eux, peuvent être aménagés et peuvent accueillir des usages tout en y minimisant les interventions. Il s’agit donc en premier lieu d’une logique de programmation et de concertation à mettre en place avec les acteurs locaux, associations, et les habitants. En somme, bien que le refuge du Rabot et les chemins de traverses soient complémentaires, les programmes sont indépendants et peuvent être phasés dans le temps ou l’espace.

6. Est-ce la première fois que vous êtes primé(s) à Europan? De quelle manière cela peut-il vous aider dans votre parcours professionnel ?
Jean Benoît Boccaren a déjà été mentionné lors de Europan 13 pour son projet « Quand l'Allier devient ville » à Moulins (03). Si ce concours est une occasion de se tester, il s'agit également d'une opportunité de s'inscrire dans une démarche de réalisation à travers un marché public. Nous y voyons la possibilité d'une expérience formatrice et enrichissante pour l’exercice de notre profession d’architecte. Enfin, c'est avant tout une belle expérience de réflexion qui nous a permis de mettre sur le papier des thèmes auxquels nous sommes sensibles et que nous pourrons réinvestir par la suite. 

IDENTITÉ DE L'ÉQUIPE
Agence :
 -
Fonction : architecture
Âge moyen des associés : 31 ans

L’équipe a-t-elle, en totalité ou en fragments, conçu, voire réalisé, des projets et/ou gagné des concours ? Si oui, lesquels ?
Certains d’entre nous ont déjà participé à des concours et projets, dont Europan 13 (Jean-Benoît Boccaren, projet mentionné), Europan 15 (Jean-Benoît Boccaren et Paul Riffault). C’est la première fois que nous travaillons tous les trois : l’expérience fut stimulante et nous sommes complémentaires.