Vi[e]abiliser

Aulnat (FR) - Mentionné

DONNÉES DE L’ÉQUIPE

Associés : Maxime Neuville (FR), Violette Soleilhac (FR) – architectes, Tanguy Guyot (FR), Fabien Lamy (FR) – architectes et urbanistes

Nou(e)s
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PORTRAIT D'ÉQUIPE

VIDEO (par l'équipe)

INTERVIEW
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1. Comment s'est constituée votre équipe à l'occasion du concours ?
Notre équipe est composée de quatre anciens étudiants de l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Clermont-Ferrand. Nos travaux communs, nos échanges, notre amitié commune ainsi que les valeurs portées à travers nos premières pratiques, nous ont amené à candidater ensemble à la seizième session Europan.

2. Quelle est la problématique principale du projet et comment avez-vous répondu à la question de la session sur les Villes vivantes ?
La problématique identifiée par Europan sur le site d’Aulnat est la « reprise » à travers la stimulation d’interfaces. Les différents secteurs identifiés nous sont effectivement apparus stratégiques pour relier différentes zones urbaines, aujourd’hui trop peu liées et manquant de synergie. Face à la pression foncière que connait la ville, il aurait pu paraitre évident de venir construire sur ces fonciers disponibles afin d’apporter de nouveaux usages immédiats et complémentaires avec le tissu existant. Au contraire, nous avons souhaité pérenniser tout ou partie de ces sites comme des vides structurants, permettant de réconcilier la ville avec son environnement naturel et de stimuler les zones voisines. Ces derniers fondent les jalons d’une ville vivante, autour desquels des visions urbaines peuvent se construire progressivement, recréant ainsi un sentiment d’appartenance à un territoire. 

3. Comment les problématiques sur les vitalités métaboliques et inclusives et les questions posées par la mutation du site se sont-elles croisées ?
La création de vitalités métaboliques est la première pierre de notre projet. Cela passe par une refondation de la ville sur les éléments naturels l’ayant vu naître, l’Artière et la plaine de la Limagne. D’un côté, nous créons les conditions de la réouverture du cours d’eau au sein de la ville en gérant les risques et aléas de manière apaisée, de l’autre nous œuvrons pour limiter l’extension urbaine sur la plaine de la Limagne en assurant un nouveau dynamisme urbain. Les vitalités inclusives viennent ensuite dans l’attention que nous portons à chaque situation spécifique. En privilégiant le réemploi des bâtiments vacants, en regénérant les délaissés urbains et les surfaces actuelles, en y favorisant la mixité programmatique nous permettons d’installer un renouveau urbain vertueux. Il permet de limiter les fractures entre les différentes zones urbaines et de faciliter l’intervention d’acteurs publics et privés. Plus qu’un projet nous proposons un processus pour mettre en œuvre les jalons d’une ville vivante, ouverte et adaptable. Une intervention humble faisant écho aux enjeux financiers et écologiques actuels et pouvant faire face de manière sereine aux futurs non binaires qui nous attendent. 
4. Avez-vous déjà traité cette problématique précédemment ? Quels ont été les projets références pour le vôtre ?
Ces problématiques furent au cœur de nombreux travaux étudiants menés lors de notre cursus en école d’architecture. Nous avons toujours souhaité créer des projets souples permettant de s’adapter aux futurs incertains qui nous attendent. Le contexte est le centre de tous nos projets. Nous lui portons une attention toute particulière afin de dégager l’intervention minimale nécessaire à insuffler une dynamique dans un lieu. Nous souhaitons avant tout créer des trames durables au sein desquelles les usages et les acteurs locaux peuvent composer afin de créer des villes plus résilientes et tout simplement vivantes. A ce titre et dans le cadre de notre réflexion sur le site d’Aulnat plusieurs projets nous ont permis d’affirmer notre réflexion. Tout d’abord, le travail de l’agence SLA sur le quartier Nørrebro, à Copenhague, nous a confirmé qu’il était possible d’installer un nouveau rapport plus vertueux face aux risques d’inondations liés à la présence de cours d’eau. Deuxièmement, la pépinière urbaine installée à Lyon dans le quartier confluence par l’agence BASE nous a servi d’exemple pour penser une renaturation de la ville maitrisée, adaptée aux changements climatiques. Pour finir, la halle multifonctionnelle construite par l’atelier du Rouget Simon Teyssou et associés  à Gannat incarne la mixité programmatique que nous souhaitons porter à travers nos interventions tout en portant haut et fort la nécessaire frugalité et localité de l’acte de construire. 
5. Les projets urbano-architecturaux de type Europan ne peuvent se réaliser que dans une relation aux acteurs à travers un processus négocié et dans le temps. De quelle manière avez-vous intégré cette question dans votre projet ?
Notre projet est pensé entièrement comme un processus négocié sur le temps long. Il installe dans un premier temps les jalons d’une ville vivante, réconciliée avec son territoire et la nature. Il permet dans un second temps l’arrivée de nombreux projets privés et publics, profitant des nouvelles synergies crées. Cette viabilisation des sites stratégiques proposée par Europan, et plus largement de la ville, facilite le dialogue avec un grand nombre d’acteurs et ouvre un grand nombre d’horizons vertueux et souples. C’est en nous appuyant sur les forces vives du territoire (population, politique, …) et en les accompagnant que nous voulons enclencher cette mutation sur le temps long de la ville d’Aulnat.

6. Est-ce la première fois que vous êtes primé(s) à Europan? De quelle manière cela peut-il vous aider dans votre parcours professionnel ?
C’est la première fois que nous sommes primés à Europan. C’est pour nous l’occasion de confronter de manière concrète nos idéaux et convictions à l’échelle urbaine au sein d’une commande concrète. Si les suites données au concours sur ce site ne sont pas encore connues, il est certain que les échanges avec les acteurs locaux seront formateurs pour nos réflexions futures.

IDENTITÉ DE L'ÉQUIPE
Agence :
 Nou(e)s Collectif
Fonction : architecture, urbanisme, ingénierie bois
Âge moyen des associés : 25 ans

L’équipe a-t-elle, en totalité ou en fragments, conçu, voire réalisé, des projets et/ou gagné des concours ? Si oui, lesquels ?
Notre équipe à réalisé de nombreux projets étudiants ensemble, portant aussi bien sur l’échelle urbano-territoriale qu’architecturale. Parmi eux, un projet de fin d’études portant sur le renouvellement urbain des quartiers précaires de Manchester (UK) (un projet issu de ce travail a reçu le 3ème prix du trophée Béton des écoles 2021) , un projet de revitalisation de la zone industrielle d’Ambert (63) (un projet issu de ce travail a été finaliste du concours Construir’acier, un second finaliste du concours !mpact, pour une architecture sobre et engagée) ou encore un projet d’acupuncture urbaine sur les berges du canal du midi à Toulouse (31). De manière séparée les membres de l’équipe ont été lauréat du 1er prix du jury du 7ème Trophée Jeunes Talents Architecture pour un projet de logements en territoire rural à Lizières (23) et 2ème prix aux défis du Bois 3.0 dans les Vosges (88). Ces membres ont également été lauréats pour la construction de micro-architectures dans le cadre de concours. Ainsi, les membres de l’équipe ont été lauréats du festival des cabanes, construisant leur projet sur la communauté de communes des sources du lac d’Annecy (74) et ont reçu le 1er prix du jury du concours Inter Bois 42 pour la construction d’une tour panoramique à Neaux (42), dont le prototype a été construit en atelier par les compagnons du devoir. Cette année deux membres sont lauréats du concours Eaux-Vives 63 portant sur la réalisation de prototypes pour la reconquête des berges de l’Allier sur les sites de la plage de Longues à Vic-le-Comte et de Palisses à Pont-du-Château. Une membre de l’équipe fait également partie du collectif In.cipit avec lequel elle a pu participer à une consult’action portée par le réseau ERPS au sein de la commune St-Cirgues-en-Montagne.