Apache Architectes

Hervé MEYER (FR)
Angela MORAGUES (ES)
Frédéric NICOLAS (FR)

APACHE ARCHITECTES

Hervé Meyer (FR), architecte
Angela Moragues (ES), architecte
Frédéric Nicolas (FR), architecte 11 quai de Sauvages, 34070 Montpellier – France
+33 4 67 63 46 61– info@apachearchitectes.com
www.apachearchitectes.com

 

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A. Moragues & H. Meyer

Quand avez-vous gagné Europan ? Sur quel site et dans quel pays ? Et comment l'équipe était-elle composée ? Pouvez-vous décrire la ou les idées principales de votre projet ?

E7, Barcelona (ES) – "Interfacing"
Équipe : Enric Gili Fort, Birgit Hopft, Hervé Meyer & Angela Moragues

Nous avons remporté le prix Europan7 sur le site de Barcelone en Espagne en 2004. L’équipe du concours était composée de 4 membres : Hervé Meyer, architecte français, Angela Moragues Gregori, architecte espagnole, Birgit Hopft, architecte allemande et Enric Gili Fort, interaction designer.
Il s’agissait d’un projet urbain assez ambitieux d’adéquation d’un milieu naturel au sein d’une zone périurbaine. Le projet articule deux espaces à priori antagonistes au travers d’une opération immobilière spécifique. Il propose une remodulation partielle du corridor écologique dégradé du site afin de lui redonner des conditions favorables de développement.

   

Votre projets a-t-il eu une suite opérationnelle ? Si oui, laquelle et sous quelle forme ? Et cela a-t-il eu un effet formateur pour vous quant au processus à gérer ? Si oui, lequel ? Sinon, pour quelles raisons le projet n'a-t-il pas abouti ?

Le projet d’adéquation d’un ensemble périurbain avec une zone naturelle dans la banlieue de Barcelone s’est transposé par la force des choses en un projet de 52 logements sociaux à Lleida, une ville moyenne située au Nord–Ouest de la capitale catalane. L’équipe du projet s’est réduite à deux architectes (Hervé Meyer et Angela Moragues) avec l’accord des autres membres.
Ce projet a été le premier important auquel notre équipe a été confrontée. La nécessité de répondre sur tous les points de vue entourant une telle opération a été sans aucun doute formatrice pour l’ensemble de l’équipe.

   

Gagner Europan a-t-il déclenché la création d'une structure professionnelle et si oui, laquelle et avec quels partenaires ?

Suite à l’aventure Europan, nous avons monté puis démonté plusieurs structures, dont la dernière en formation est Apache Architectes, implanté à Montpellier, avec un partenaire architecte plus expérimenté qui a vu en notre équipe un potentiel d’associés jeunes et dynamiques.
Nous avons déménagé vers l’hexagone en 2011 suite à la crise en Espagne, où nous avions créé la société d’architecture Memoarq SLP à Barcelone, aujourd’hui défunte.

Gagner Europan a-t-il eu un effet de label pour vous après le concours (reconnaissance par des maîtres d'ouvrage, appel à des concours ou commande directe) ? Si oui, lequel ? Vous sentez-vous appartenir à une "génération Europan" et si oui pour quelles raisons ?

Oui, il y eu un effet label qui nous a permis d’accéder à des projets alors que nous étions en Espagne. Certains de ces projets ont été construits. Ils participent toujours aujourd’hui au renforcement de notre portfolio.
Nous appartenons à une génération d’architectes véhiculant plus une culture européenne que nationale, et Europan a largement participé à la création de cet esprit transnational.

La problématique développée dans votre projet primé a-t-elle été fondatrice d'une démarche récurrente dans votre travail de projet ? Si oui, de quelle manière ? Et plus particulièrement dans quels projets ultérieurs au concours construits ou pas ?

L’idée de convergence des milieux (naturel et urbain) est un concept que nous avons développé et que nous poursuivons encore actuellement. Nous déployons des architectures en éco-construction exclusivement, quelle que soit l’échelle du projet. Plus qu’une démarche, Europan a défini une éthique qui fonde notre pratique.
L’on peut retrouver ce “thème“ sur l’ensemble des réalisations que nous avons livrées, surtout dans le Sud de l’hexagone. Nous avons construit récemment un ensemble tertiaire qui a remporté deux prix d’architecture, dont l’un porte sur les qualités environnementales du projet ; un ensemble de logements intergénérationnels en structure béton/bois ; et une pépinière d’entreprises construite quasi intégralement en matériaux bio-sourcés.

Canohès (FR), Résidence intergénérationnelle (2013-15)
Ce projet répond à un programme d'habitats collectifs intergénérationnels, impliquant la présence d'une salle commune au sein de l'ensemble et un soin particulier à concevoir les espaces de façon très accessible afin de permettre une evolutivité des espaces et des modes d'habiter selon les générations.
Le système constructif et spatial proposé répond de manière optimale aux prescriptions bioclimatiques en climat méditerranéen en regard à la RT2012. La structure est en béton offre quant à elle une grande inertie et est située à l'intérieur de l'habitat. Cette masse est enveloppée par une façade préfabriquée en ossature bois avec isolation bio-sourcée. Le revêtement extérieur peut-être un enduit ou un bardage pré-saturé empêchant la modification de l'aspect du bois à long terme.

 

Montredon-des-Corbières (FR), Siège et lieu d'opérations du CIAS (2012-15)
Le SIVOM regroupe environ 16 municipalités dispersées en zone rurale. Il a été demandé de concevoir un édifice dont la flexibilité permet une fonction représentative et technique dans un premier temps (siège social + pôle distribution de 650 repas journaliers) et une fonction moins définie dans un second temps, les nécessités de l'organisme pouvant évoluer rapidement du fait des réorganisations en cours au sein de l'intercommunalité.
L'espace développé présente pour autant une adaptabilité maximale à partir d'une structure qui réduit au minimum le nombre de poteaux de façon à obtenir un espace diaphane de 650m2 pouvant accueillir toute sorte de programme à long terme.
L'application des principes bioclimatiques et la mise en œuvre de matériaux bio-sourcés (bois, terre, paille) cohabitent avec un cloisonnement intérieur modulaire démontable constitué de parois sèches bois/verre.
L'intégration de l'équipement dans le paysage est réalisée par une intervention minimale sur le terrain, la plantation d'essences végétales exclusivement locales et la conservation des espaces extérieurs en continuité avec le paysage environnant de façon à conserver la possibilité de la présence de la petite faune indigène au sein du terrain.
Le bâtiment est bardé de bois et comporte une toiture végétalisée permettant une intégration optimale dans ce paysage fragile encore naturel.