Archipel de clairières, articuler des usages - composer des entités paysagères

Vichy Val d'Allier (FR) – Mentionné

DONNÉES DE L'ÉQUIPE

Représentante d'équipe : Céline Frattesi-Bros (FR) – architecte urbaniste ; Associés : César Canet (FR), Laura Chavy (FR), Laetitia Paradis (FR) – architectes

29 rue Bouret, 75019 Paris – France
+33 6 01 74 60 10 – lcaucarre@gmail.com – www.lcaucarre.com

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L. Paradis, C. Canet, L. Chavy et C. Frattesi-Bros

 

INTERVIEW

1. Comment s'est constituée votre équipe à l'occasion du concours?

Laetitia, Laura et Céline ont étudié ensemble l'architecture à l'ENSA Paris-Belleville. Lorsque César suggère l'idée de participer au concours à Céline, ex-collègue de l'AUA Paul Chemetov, celle-ci pense naturellement à ses anciennes camarades et le groupe est formé.

 

2. Pouvez-vous définir la problématique principale de votre projet, en insistant sur votre manière de répondre à la question centrale de la session : lʼadaptabilité et les rythmes urbains ?

Le site de Montpertuis-Palazol nous pose entre autres deux grandes questions : comment revitaliser une friche industrielle et militaire, et donc, comment faire d'un lieu interdit une centralité attractive.
Pour y répondre, nous avons cherché à ancrer des nouveaux usages et fédérer une identité du lieu, progressivement et durablement, en intégrant pleinement la dimension temporelle et évolutive. Pour ouvrir le site et le remettre en synergie avec le territoire, nous nous appuyons sur le potentiel et l'adaptabilité qu'il porte en lui même. Il s'agit à la fois d'investir le système paysager de clairières, et de réactiver des formes architecturales présentes (champ de tir, merlons et bâtiment 53). Enfin, la filière bois est envisagée comme un cadre programmatique à la fois souple et structurant. En tant que filière complète, elle offre une multitude d'orientations possibles, balayant formation, conception, production et recherche.

Connexions et Points d’intensité, phase 4
 

3. Comment cette problématique et les questions posées par la mutation du site se sont-elles croisées ?

Rapidement, la mutabilité n'a plus tant été une question qu'une partie de la réponse. D'emblée, nous avons développé le projet en considérant les grandes (et moins grandes) évolutions possibles dans le temps. À chacune des échelles (architecturale, paysagère, urbaine), des propositions adaptables nous permettent de rendre crédible une transformation durable et consensuelle.

Clairière et limites
Limites naturelles
Bâtiment 16 entre merlon et forêt
 

4- Avez-vous déjà traité cette problématique précédemment et pourriez-vous présenter quelques projets références pour le vôtre ?

Le thème de l'adaptabilité dans le projet architectural et urbain croise inévitablement les diverses pratiques professionnelles ou de recherche de chacun d'entre nous. A partir de références très diverses, nous avons identifié quelques idées fortes et simples de projet. A propos du projet du plateau du Haye, Alexandre Chemetoff présente un processus qui vise à « assembler » pour « dessiner un territoire », entrant en écho avec les réflexions sur l'ouverture et la mise en synergie de notre site. A échelle architecturale, les murs de contention et autres merlons nous sont apparus comme une opportunité pour jouer avec le thème du mur et de l'enceinte, comme le fait Campo Baeza, notamment avec les bureaux de la Junta de Castilla y León à Zamora. Enfin, pour le déploiement progressif d'une programmation nouvelle et mixte, sur un lieu de mémoire industrielle, le parc du Wesserling constitue un exemple intéressant à regarder.

Parc de Wesserling, Vallée de St-Amarin (FR)
 

5- Aujourd'hui, à l'ère de la crise économique et du développement durable, le projet urbano-architectural doit repenser son mode de fabrication dans le temps ; de quelle manière avez-vous intégré la question du projet processus?

Nous avons envisagé le processus de projet de différentes manières. D'abord en réfléchissant à un phasage flexible, s'appuyant davantage sur les potentiels évolutions et évènements à venir, que sur des dates arrêtées. D'autre part, on retrouve la préoccupation d'une transformation progressive et durable dans l'insertion paysagère, ou encore la transformation de structures architecturales. Ces processus utilisent le potentiel et les logiques existantes avec une certaine économie de moyens. Les solutions proposées, évolutives, mais structurées, veulent faire de Montpertuis-Palazol un lieu plus résilient.

 

6- Est-ce la première fois que vous êtes primé à Europan? De quelle manière cela peut-il vous aider dans votre parcours professionnel ?

Oui, c'est une première pour nous quatre. C'est un résultat très stimulant qui récompense notre complémentarité et le travail de l'équipe. Nous souhaitons nous saisir de cette dynamique pour poursuivre nos parcours professionnels et entreprendre en tant qu'architectes.