La Fábrica de Suelos

La Bazana (ES) - Mentionné

DONNÉES DE L’ÉQUIPE

Représentante d’équipe : Claire Vernhes (FR) – architecte et urbaniste
Associés: Lucille Bricks (FR), Adrien Picandet (FR), Simon Portelas (FR) – architectes; Justine Caussanel (FR), Camille Chastanet (FR), Clara Delmond (FR), Félicien Pecquet-Caumeil (FR) – architectes et urbanistes

MEAT Architectures, 
24 rue St Jacques, 12200 Villefranche de Rouergue (FR) 
21 rue Feutrier, 75018 Paris (FR)

+33 678378497 – meat.architectures@gmail.com – meatarchitectures.com 

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L. Bricks, J. Caussanel, C. Chastanet, C. Delmond, S. Portelas, C. Vernhes, A. Picandet et F. Pecquet-Caumeil

 

INTERVIEW
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1. Comment s'est constituée votre équipe à l'occasion du concours ?

Considérant l’architecture comme une discipline collective, nous aspirons depuis longtemps à travailler en équipe. MEAT est une jeune structure, basée en France, qui a pris racine à l’école d’architecture de Clermont Ferrand. Aujourd’hui, c’est un réseau d’architectes / urbanistes qui se veut ouvert aux autres disciplines tels que le paysage, la scénographie, le cinéma, les sciences sociales. Le concours Europan était une nouvelle occasion d’explorer, d’expérimenter et d’inventer autour d’un projet commun.

2. Quelle est la problématique principale du projet et comment avez-vous répondu à la question centrale de la session : la place des activités productives au sein de la ville ?

A la Bazana, depuis la libéralisation du marché économique, nous observons une baisse de l’emploi dans le secteur agricole, une tendance forte à la résidentialisation des villages qui entraîne une raréfaction des services, commerces et autres activités. En réponse à cette progressive « déterritorialisation » de l’économie, ce projet propose une réactivation du territoire par le sol qui passe par la mise en place d’une structure juridique commune, garante du “bien commun”. Les activités productives, à travers leur programmation et leur implantation, sont pensées comme des outils/moyens de valoriser le grand territoire et (re)territorialiser l’économie.
 

 

3. Comment la problématique et les questions posées par la mutation du site se sont-elles croisées ?

La problématique relevée de déterritorialisation de l’économie a permis de rendre évidente la proposition d’un processus destiné à réactiver les écosystèmes en présence. C’est une période charnière pour la Bazana. Sous le régime de Franco, chaque famille possédait et cultivait les terres irrigables autour du village. Aujourd’hui, la plupart de ces sols au potentiel indiscutable ne sont plus utilisés à des fins agricoles mais deviennent vulnérables (une réserve foncière pour des opérations immobilières). Pour garantir la pérennisation de ces terres, le processus que nous souhaitons mettre en place apporte d’une part un intérêt à l’exploitant qui investit à la Bazana et, par conséquent, un apport économique et environnemental au territoire local.

 

 

4. Avez-vous déjà traité cette problématique précédemment ? Quels ont été les projets références pour le vôtre ?

La thématique de la ville productive est un sujet qui commence peu à peu à préoccuper les différents acteurs du territoire. Nous avons eu l’occasion de travailler avec la commune de Mouans-Sartoux, qui a mis en place la première régie agricole en France, destinée à alimenter les cantines des différentes écoles en bio local ainsi que et le Prêcheur en Martinique (amplification de la géographie permettant le maintien du littoral). Pour « La Fabrica de Suelos », nous nous sommes essentiellement inspirés de travaux qui, avec des moyens modestes voire ‘invisibles’ (ayant un impact durable et sur des temps plus longs), ont permis une revalorisation, une augmentation des paysages existants.
 

 

5. Les projets urbano-architecturaux de type Europan ne peuvent se réaliser que dans une relation aux acteurs à travers un processus négocié et dans le temps. De quelle manière avez-vous intégré cette question dans votre projet ?

Le projet de la Fabrique des sols est pensé comme un processus économique qui dessine le territoire dans le temps. Sa faisabilité dépend de plusieurs facteurs, créant des réactions en chaîne pour une montée en puissance du système. Plutôt qu’un phasage, le projet propose une simulation du processus économique sous forme de récit, permettant de projeter en image le projet de façon non-figé.

6. Est-ce la première fois que vous êtes primé(s) à Europan? De quelle manière cela peut-il vous aider dans votre parcours professionnel ?

C’est la première fois que nous participons à Europan et que nous recevons un prix. Nous espérons que cela nous permettra de contribuer de façon plus soutenue à une nouvelle production de pensée au travers du paysage, de l’architecture et de l’urbanisme, traversant les frontières et les disciplines.