Intériorité urbaine

1994

Partant de l’organisation topologique de l’îlot, de son « intériorité urbaine », le projet mentionné sur le site de Saintes, introduit dans le système des venelles transversales une coursive perpendiculaire qui permet d’établir une articulation entre le caractère « privé » des rues et des maisons et le caractère « public » de la place avoisinante. Sur cette structure, sur cette intrication des deux systèmes, trois types d’habitat sont organisés (logements en duplex au niveau des venelles, en liaison directe avec les jardins, logements en duplex avec des jardins suspendus, accessibles depuis la coursive, et les logements en hauteur avec une vue plus dégagée).

1996-1999

Pour l’équipe de CITA, rien n’est venu du projet initial pour le site de Saintes, car la mission de réaménagement a été confiée à l’équipe lauréate (BNR). Toutefois, peu de temps après le concours, en 1996, un maître d’ouvrage de logements sociaux — Armorique Habitat, dans la petite ville de Plérin-sur-Mer, en Bretagne — s’est intéressé au projet. Ce commanditaire a demandé à CITA de le transposer sur le site de la ZAC du plateau, à Plérin.

Un groupe de travail — comprenant différents services de la ville, le propriétaire du bâtiment, EUROPAN et les architectes — a été créé pour examiner ce concept d’habitat intermédiaire et de transitions entre le logement et l’espace public.
L’équipe a été ensuite nommée pour conduire une étude urbaine pré-opérationnelle, cofinancée par le PUCA et la ville. Ils avaient pour directive de déterminer comment le projet pourrait être adapté au nouveau site de la ZAC du plateau à Plérin et de préparer un projet opérationnel pour 40 logements résidentiels.

L’étude urbaine initiale a adapté le projet originel au nouveau site en transformant le bloc en grille, avec plusieurs couches successives de bâtiments échelonnés en suivant la pente du terrain. Même si le projet de Saintes était fortement marqué par le caractère du site, lors de sa transposition à Plérin, les mêmes principes ont été conservés. Les bâtiments du bout de la venelle sont décalés, agencés de façon discontinue, avec différentes échelles, et c’est un moyen de structurer une continuité dans un tissu bâti clairsemé.

L’étude de faisabilité architecturale a placé une première tranche de 40 résidences sur un grand bloc à l’angle entre la rue principale du quartier et la route d’accès vers le nouveau secteur urbanisé. Afin de s’adapter à un tissu existant nouveau, mais un peu dispersé, le projet redéploie sa volumétrie de la même façon que ses typologies résidentielles. Les limites sont discontinues, avec des maisons peu élevées et des jardins enclos de murs, donnant sur l’avenue, alternant avec des maisons de 2 étages pour ponctuer les entrées des venelles.

2000-2003

À l’entrée du bloc, des maisons de plain-pied marquent l’accès aux venelles, avec de futurs espaces verts. Au centre, des résidences intermédiaires de trois étages dominent la composition, en incorporant l’allée qui forme l’épine dorsale du projet. Le parking semi-souterrain, situé sous les résidences intermédiaires, possède un accès latéral afin de reléguer la circulation hors du bloc.

Le projet propose cinq types différents de résidences et une large variété de volumes intérieurs. Les types de logements comprennent des maisons de plain-pied avec jardins clos, des duplex avec terrasses, des appartements multifamiliaux de type duplex avec jardins suspendus, etc.

Depuis la conception jusqu’à la construction, la qualité originelle des 40 résidences du projet architectural a été conservée. Malheureusement, le projet d’aménagement étendu des architectes, qui envisageait une variation à partir de ce dispositif de blocs denses, a été partiellement abandonné, ce qui signifie que cette opération compacte se retrouve isolée à l’intérieur d'une mer de maisons individuelles.