Gambardellarchitetti

Cherubino Gambardella (IT)

Simona Ottieri (IT)

Gambardellarchitetti

Cherubino Gambardella (FI), architecte, partenaire
Simona Ottieri (FI), architecte, partenaire Riviera di Chiaia 215, 80121 Napoli - Italia
Via Lecco 7, 20124 Milano - Italia (detached office)
studio@gambardellarchitetti.com
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S. Ottieri & C. Gambardella

Quand avez-vous gagné Europan ? Sur quels sites et dans quels pays ? Et comment l'équipe était-elle composée ? Pouvez-vous décrire la ou les idées principales de vos projets ?

Europan 5, Ancona (IT), Lauréat - "Wharves in Ancona"
Equipe : Gambardella Architetti

Nous avons remporté Europan 5 in 1999 sur le site d'Ancona en Italie. J'avais déjà fait partie de l'équipe mentionnée d'Europan 3 à Turin (IT) en 1993. En 1999, j'avais déjà créé mon agence d'architecture, Gabardellarchitetti, basée à Naples. Je ne la dirigéait pas seul puisque ma femme, Simona Ottieri y travaillait aussi. À cette époque, j'étais déjà professeur à l'université où je faisais des recherches théoriques et conceptuelles. Simona était cheffe de projets. À cette occasion, Giulia Bonelli, Lorenzo Capobianco, Riccardo Rosi et Marco Zagaria nous en rejoint pour cette aventure. Nous avons donc pensé à réaliser un bâtiment composé de douze logements publics qui aurait l'aspect d'une seule villa blanche sur pilotis. Il fallait que le projet soit bon marché et réalisable sans pour autant avoir de directives précises sur la conception. L'idée était de construire un ilôt vide, en sous bassement, accueillant des emplacements de parking et une entrée pour les piétons; une structure "plastique" contenant des ascenceurs et des ponts donnant un accés aux logements. Au-dessus, était prévu un block rempli en totalité agissant comme une sorte de réplique. Les équipements étaient gratuits, et les maisons étaient différentes les unes des autres avec des pilliers de couleurs à l'intérieur. De l'extérieur, le bâtiment avait une façade angulaire, qui jouait avec l'ombre et la lumière, et donnait aux habitants des vues multiples sur le paysage. 
Pendant la phase du concours, les matériaux de l'édifice s'inspiraient des bâtiments environnants: des façades en briques jaunes avec un toit en briques rouges et des balcons en bois imprégnés d'un mélange de goudron et d'huile de lin.

E5 Ancona (IT) – Axonométrie © Gambardellarchitetti 
 

Vos projets ont-il eu une suite opérationnelle ? Si oui, laquelle et sous quelle forme ? Et cela a-t-il eu un effet formateur pour vous quant au processus à gérer ? Si oui, lequel ? Sinon, pour quelles raisons les projets n'ont-il pas abouti ?

Le projet a eu un début de vie scabreux. En 2000, la municipalité d'Ancona m'a désigné pour réaliser et exécuter le projet. Après tout s'est arrêté parce que la municipalité devait déplacer le cablage électrique situé sur le site. J'avais peur que tout s'arrête d'un coup mais en 2008, on m'a rappelé pour me dire que le projet allait être réalisé et que la ville allait juste effectuer quelques changements dans les étapes finales du projet. C'était une merveilleuse surprise. Les maisons me semblaient magnifiques quand elles sont été terminées. J'ai appris qu'il était important de concevoir des éléments architecturaux faciles, avec des images fortes et imparfaites. C'était la première preuve de la théorie sur la beauté démocratique de l'architecture, qui se base sur une usage d'auteur d'éléments du quotidien, sur laquelle je travaillais et que j'avais développé au cours de ces dernières années. 

 

 
E5 Acona (IT) – Intérieur des bâtiments © Gambardellarchitetti 
E5 Ancona (IT) – Façade © Gambardellarchitetti 
E5 Acona (IT) – Connexions et zones collectives © Gambardellarchitetti 
 

Gagner Europan a-t-il déclenché la création d'une structure professionnelle et si oui, laquelle et avec quels partenaires ?

Après avoir gagné Europan, j'ai continué de travailler dans notre petite agence de Naples avec Simona, avec laquelle j'ai continué de travailler pendant presque vingt ans aujourd'hui.

Gagner Europan a-t-il eu un effet de label pour vous après le concours (reconnaissance par des maîtres d'ouvrage, appel à des concours ou commande directe) ? Si oui, lequel ? Vous sentez-vous appartenir à une "génération Europan" et si oui pour quelles raisons ?

Le projet d'Ancona a largement été diffusé en Italie et à travers le monde ce qui a permis de redorer l'image nationale et internationale de la ville. Surtout, cela nous a aidé à concrétiser l'idée de beauté démocratique dans l'architecture. Nous avions déjà construit des bâtiments et après avoir gagné de nombreux concours, nous avons reçu des projets privés. Je pense, sans doute, appartenir à une génération europan d'architectes qui ont bénéficié de la certification de leurs compétences et de leur travail en participant à Europan, plutôt que d'avoir commencé une carrière en solo et sans reconnaissance. 

 

La problématique développée dans votre projet primé a-t-elle été fondatrice d'une démarche récurrente dans votre travail de projet ? Si oui, de quelle manière ? Et plus particulièrement dans quels projets ultérieurs au concours construits ou pas ?

Pour nous, l'architecture correspond à un artisanant de haut niveau et nous pensons que la gestion d'un projet signifie surtout de répondre avec une simplicité notoire à un monde complexe de stimulis et de demandes. Un artisan est celui qui rassemble différents savoirs, de multiples compétences et les transforment en un produit unique, quelque chose qui ne peut être reproduit, réalisé dans le but de résoudre des problèmes et surtout de donner aux questionnements une forme, une histoire, une mémoire, un charme qui n'existent jamais dans une réalisation reproductible. Notre recherche théorique s'est toujours concentrée sur les sujets en lien avec la forme, l'utopie et les langages architecturaux. Cette approche a évolué avec le temps permettant de définir le concept de beauté démocratique en un droit à une beauté non conventionnelle qui est obtenue grâce à l'utilisation de matériaux du quotidien, de faible qualité et provenant des réalités les plus rudes.

 

Définition et perspective des bâtiments

Comme vous pouvez le voir dans le "Case Blue", nous avons choisi des formes simples et accueillantes, un grand espace pédestre avec une façade en céramique en forme de diaphragme pour protéger les pièces et les balcons du froid et de la chaleur. Les façades ont été coupées, incrustées et garnies de différetentes formes géométriques introduisant ainsi un désordre prévu à cet effet, auxquelles peuvent même s'additionner aux éléments abusifs comme les paraboles, les vérandas, portes et autres kits de réparation de voiture très colorés qui rendront les bâtiments joyeux et vivants.
Alors que dans le cas de "Golden Boy" le choix a été fait d'habiller la structure renforcée pré-existante en réalisant un bâtiment avec une série de volets : en commençant par le sous-sol puis en remontant sur la large corniche, qui renvoie à l'idée de refuge suspendu, la façade change au fur et à mesure que la lumière et le soleil avancent et prend vie avec son ombre et le mouvement de ses recoins.  De plus près, il ressemble à un bâtiment monochrome avec des volets ouverts par les bourrasques de vent capricieuses. Un manteau doré recouvre le bâtiement en prenant soin de refléter la base en roche travertine, essayant de transformer ce palais en une écriture étincelante et énigmatique. La peinture monochrome dorée est utilisée pour donner de l'éclat à ce complexe résidentiel. 

   

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*Europan est un réseau européen de concours d’idées d'architecture, d'urbanisme et de paysage pour jeunes concepteurs qui prennent soin de milieux habités, et suivis de processus de réalisation