Ville n(m)ature

Marne-la-Vallée – Lauréat

DONNÉES DE L’ÉQUIPE

Représentant d'équipe : Yoann Dupouy (FR) – architect urbaniste ; Associée : Maia Tüür (EE) – architect urbaniste

TU-DU Architecture Urbanisme, 95 rue de la Roquette 75011 Paris – France
contact@tu-du.fr – www.tu-du.fr

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M. Tüür & Y. Dupouy

 

INTERVIEW
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1. Comment s'est constituée votre équipe à l'occasion du concours?

Nous travaillons ensemble depuis plusieurs années et avons créé depuis peu une structure commune, l’agence TU-DU. Nous y travaillons sur différentes échelles de projets : l’échelle urbaine, l’échelle architecturale et une échelle plus fine liée à des micro-installations ou mobiliers urbains.
L’aller-retour entre ces différentes échelles de projets, à l’interface entre bâti, espace public et paysage, et sur lesquelles nous réfléchissons en parallèle, constitue une véritable ressource pour nos projets.

2. Quelle est la problématique principale du projet et comment avez-vous répondu à la question centrale de la session : lʼadaptabilité à travers l'Auto-Organisation, le Partage et/ou le Projet (Processus) ?

Le projet que nous avons proposé pour le site de Marne-la-Vallée s’appuie sur les principes urbains ambitieux développés aux prémices de cette ville nouvelle (rapport à la nature, écologie urbaine…), en tentant de rendre ces grands principes structurants plus lisibles et plus opérants.
On pourrait penser a priori qu’une ville récente, tracée sur plan, ne possède que peu de ressources d’adaptation, tant ses traits semblent figés. En réalité, la présence de nombreux espaces résiduels, la mutation dans le temps de certaines infrastructures, ainsi que l’évolution des modes de vie offrent un potentiel exceptionnel de transformation.
Travailler à la ville adaptable, c’est donc en premier lieu réfléchir à la résilience des espaces et tissus urbains existants. Le projet ne pose pas de nouvelle condition, mais s’inscrit dans un processus qui le dépasse, il prolonge plus qu’il n’oppose.

 

3. Comment la problématique et les questions posées par la mutation du site se sont-elles croisées ?

Plusieurs visites du Val Maubuée nous ont permis de mettre en lumière un « décalage » entre les principes fondateurs de la Ville Nouvelle et leur mise en œuvre dans le temps. Malgré l’intention de créer ici une ville-nature, nous nous sommes rendus compte que certains quartiers tournaient le dos aux grands espaces paysagers, pourtant exceptionnels, qui les bordaient.
Devant ce constat, il nous a semblé opportun de travailler, au-delà du stricte périmètre de site, à une « figure » qui puisse interroger la juste échelle de ce projet : celle du Val Maubuée dans son ensemble. Une figure territoriale permettant notamment de redonner une continuité et des usages à la « voie verte », liaison douce bordant les grands espaces paysagers du secteur.
Cette figure n’est pas un plan masse ; elle constitue davantage un potentiel de projet. Elle donne des thèmes de travail pour chacune des micro-interventions possibles, localisées sur l’interface ville-nature.

 

4. Avez-vous déjà traité cette problématique précédemment ? Quels ont été les projets références pour le vôtre ?

Cette réflexion autour de la « figure » de projet était déjà au cœur du projet « Reversing the Grid » développé à Paris-Saclay (FR), lors du dernier Europan. A l’échelle du vaste territoire de la vallée (200ha), nous avions imaginé un projet « en mirroir » vis-à-vis de celui du plateau sur lequel s’opère déjà un important développement urbain. Ce travail à l’échelle du territoire permettait de travailler à la lisibilité des parcours, des continuités, des interfaces…
Cette figure permettait également de constituer un cadre, de définir des logiques de projets claires, ouvrant la voie à des interventions plus localisées. Il y a un lien évident avec le projet de Marne-la-Vallée.
Les 3 images ci-dessous sont issues du projet lauréat à Paris-Saclay (FR), E12, "Reversing the Grid".

 

5. Aujourd'hui, à l'ère de la crise économique et du développement durable, le projet urbanoarchitectural doit repenser son mode de fabrication dans le temps ; de quelle manière avez-vous intégré la question du projet processus ?

Le projet-processus se fonde sur plusieurs échelles projectuelles. Cette inscription multiple lui donne une forme de permanence, au-delà des complexités économiques, de montages…
C’est le sens des interventions que nous avons proposées pour le site de Marne-la-Vallée. Elles trouvent leur sens dans la « figure » territoriale, mais constituent également des outils de résiliences beaucoup plus localisés, à l’échelle des quartiers qui les bordent.

6. Est-ce la première fois que vous êtes primé à Europan? De quelle manière cela peut-il vous aider dans votre parcours professionnel ?

Notre projet « Reversing the grid » pour le site de Paris-Saclay (FR) a été lauréat du dernier Europan. Ce prix a été un véritable déclencheur et c’est dans la perspective d’une première commande publique que nous avons créé, fin 2013, l’agence TU-DU. Le concours Europan apporte une grande visibilité à notre travail et donne également du crédit à notre démarche de projet. D’autre part, les occasions de rencontres qu’offre Europan, au niveau européen notamment, sont très stimulantes, riches d’échanges et ouvrent la voie à de futures collaborations.