COMBined Process

München (DE) – Mentionné

DONNÉES DE L'ÉQUIPE

Représentant d'équipe : Rémi Vilarinho (FR) – architecte ; Associés : Antoine Fouchier (FR) – ingénieur-architecte ; Aurélien Masson (FR) – architecte urbaniste

La fabrique plurielle
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R. Vilarinho, A. Masson et A. Fouchier

 

INTERVIEW

1. Comment s'est constituée votre équipe à l'occasion du concours?

Rémi et Aurélien se sont rencontrés à l’école nationale d’architecture de Val-de-Seine et ont suivi une grande partie de leur cursus universitaire ensemble. Ils passent leur diplôme en 2011, avec la pluridisciplinarité comme principe fondateur. Les synergies potentielles entre projet urbain et projet architectural attirent Aurélien alors que Rémi se tourne vers les questions de modularité et de construction, influencé par son passage à l’Ecole de Porto.
Une fois le diplôme en poche, Aurélien poursuit sa quête en validant un diplôme d’architecte-urbaniste à l’Ecole d’architecture de la ville et des territoires de Marne-la-Vallée en 2013 alors que Rémi approfondit ses recherches constructives en assistant aux cours dispensés au Centre National des Arts et Métiers.
C’est à l’occasion d’Europan 12 qu’Antoine, ingénieur diplômé de l’École Polytechnique et du double cursus ingénieur-architecte des écoles d’architecture de Marne-la-Vallée et des Ponts et Chaussées, s’associe à Rémi et Aurélien pour composer une équipe pluridisciplinaire.
L’objectif est simple : confronter la richesse des points de vue dès les premières esquisses. Nous estimons ainsi pouvoir apporter des réponses plus à même de résoudre des questions de plus en plus complexes dans un monde toujours plus divers et rapide.

 

2. Pouvez-vous définir la problématique principale de votre projet, en insistant sur votre manière de répondre à la question centrale de la session : lʼadaptabilité et les rythmes urbains ?

La problématique posée par le bailleur social propriétaire des édifices existants est relativement simple : Comment densifier cet îlot tout en s’isolant des nuisances du boulevard ?
La densification incarne l’une des mutations possibles de la ville puisqu’elle permet de l’adapter à un contexte particulier, de croissance notamment. Nous avons décidé, aux vues des échelles du programme et du site, de questionner la densification au travers des typologies des édifices à aménager. Notre réflexion s’est tournée vers la recherche d’une typologie capable de s’adapter aux changements de programmes, de populations et d’usages. Ainsi, notre problématique pourrait se formuler ainsi : Comment introduire de la flexibilité urbaine par une typologie architecturale ? C’est en recherchant « l’évidence du site » que nous avons envisagé notre réponse.

 

3. Comment cette problématique et les questions posées par la mutation du site se sont-elles croisées ?

La présence de trois édifices perpendiculaires au boulevard et idéalement orientés a constitué pour nous cette « évidence du site » qu’il fallait renforcer.
Avant tout, l’adaptabilité de la parcelle doit se faire en bloquant les nuisances du boulevard sans affecter l’ensoleillement des jardins. En étudiant le type de nuisances du boulevard et leur intensité, nous avons opté pour un principe de barrière au bruit d’au moins 6 mètres de haut. 
Néanmoins, la réponse au bruit ne peut seulement s’envisager par un artifice d’isolation. Elle doit aussi se résoudre à la source. A long terme, nous estimons envisageable de réduire le boulevard de deux à une voie pour inciter une réduction du trafic, que nous estimons inéluctable. Cette opération libérerai du foncier constructible et constituerai une nouvelle étape de densification pour la ville.
La typologie des édifices à mettre en place le long du boulevard doit donc permettre de bloquer le son et conserver l’ensoleillement des jardins tout en offrant la possibilité de s’étendre, à plus long terme, sur le foncier libéré par la réduction du boulevard et en aménageant des logements bénéficiant de l’ensoleillement du sud et orientés sur les jardins isolés du bruit.
Nous considérons également que l’adaptabilité est à intégrer pendant les phases de travaux sans perturber la vie des habitants. Nous avons donc proposé un phasage de l’intervention visant à limiter son impact et ses désagréments. Les habitants sont relogés dans les nouveaux appartements avant que la rénovation de l’existant soit entreprise.

 

4- Avez-vous déjà traité cette problématique précédemment et pourriez-vous présenter quelques projets références pour le vôtre ?

Notre équipe n’avait jamais traité cette problématique auparavant. Néanmoins, nous l’avions chacun abordée individuellement dans certains de nos projets antérieurs. 
Rémi s’est intéressé, lors de son projet de fins d’études, à la manière de s’affranchir des limites en construisant le long du boulevard circulaire parisien, en s’inscrivant notamment dans les réflexions du groupe Tomato et de l’agence TVK architectes-urbanistes. Il a entre autres soulevé les questions d’isolation au bruit et de construction face à une infrastructure routière.
Aurélien a eu l’occasion d’aborder les questions de redimensionnement des infrastructures routières et de valorisation du foncier lors de projets réalisés dans le cadre de son diplôme d’architecte-urbaniste. Il a eu l’occasion de suivre l’enseignement d’Yves Lion et de regarder entre autres son projet pour la requalification de la RN7 à Evry (FR). « La Dorsale Est, une ville adaptable », un des projets de requalification qu’il a menés, a été exposé à la biennale d’architecture de Venise en 2012.
Antoine a approché les problématiques de la rénovation des ensembles d’Aulnay-sous-Bois au cœur de la problématique des grands ensembles et de la dorsale Est exposée à Venise. Il a étudié la réhabilitation de ces barres de logement comme l’introduction d’un meilleur confort de vie, de nouvelles figures et rythmes, de greffes sur l’existant pour l’adapter sans le bouleverser.
Par ailleurs, le Maia Building d’Eduardo Souto de Moura a servi de référence pour aborder les questions de modularité.

 

5- Aujourd'hui, à l'ère de la crise économique et du développement durable, le projet urbano-architectural doit repenser son mode de fabrication dans le temps ; de quelle manière avez-vous intégré la question du projet processus?

Nous ne pensons pas que l’on puisse apporter une solution aux mutations urbaines, qui, par essence, restent imprévisibles et changeantes. Le projet doit donc anticiper des possibles et proposer un aménagement pour y répondre tout en ne remettant pas en cause son implantation et sa structure, qui doivent résister au temps. Le projet doit également envisager un phasage permettant un étalement dans le temps, impactant le moins possible la vie sur la parcelle et permettant des adaptations du calendrier selon les contraintes budgétaires ou politiques.

 

6- Est-ce la première fois que vous êtes primé à Europan? De quelle manière cela peut-il vous aider dans votre parcours professionnel ?

C’est  la première fois que nous participons et que nous sommés primés à l’Europan. Ce prix nous encourage donc et vient conforter notre conception pluridisciplinaire. Nous souhaitons continuer et approfondir nos vision et principes en les appliquant à d’autres concours et d’autres projets. Nous souhaitons, grâce à la renommée de ce prix Europan, asseoir la légitimité de notre jeune équipe, que nous souhaitons maintenant élargir à d’autres spécialités et compétences.