E13/E14 - FORUM INTER-SESSIONS - Badajoz (ES) - Workshop
10-13 Oct. 2018
En préambule du Forum des Résultats Europan 13 à Badajoz (ES) en octobre 2016, Europan et la Junta de Extremadura ont proposé aux équipes primées E13 de se réunir pendat 4 jours pour concevoir des scenarii sur le thème de la dernière session, "La ville adaptable", appliqué à des contextes urbains de la région. Trois situations urbaines ont été proposées pour le workshop, réparties sur deux localités voisines de Badajoz : Olivenza (avec 2 sites) et Valencia de Alcántara.
Ces scenarii ont été présentés au Forum des Résultats le jeudi 13 octobre après-midi, mettant en évidence leur relation avec les idées gagnantes.
L'architecture aux rythmes de la ville et de la nature
Dans une région comme l'Extremadura, avec près de 75% de villages de moins de 2.000 habitants, la relation ville-nature est omniprésente. Aucune opération ne peut s'envisager sans la présence de cet environnement rural, générateur d'une activité à partir de laquelle se sont créés les pôles urbains. Pourtant, à mesure des années, l'influence de la campagne s'est progressivement (parfois même drastiquement) effacée, affectant les espaces urbains qui se sont alors vidés. Comment dès lors régénérer la structure urbaine par la revitalisation de fragments distendus ? Comment envisager la frontière aujourd'hui entre la ville et la campagne ? Et comment se réapproprier l'espace urbain par la création de nouveaux rythmes et usages ?
WORKSHOP SITE 1 – OLIVENZA // ACUPUNCTURE
Comment la revitalisation de fragments urbains peut-elle induire une régénération plus large de la structure urbaine ?
Olivenza est une petite ville rurale à 22 km au sud de la capitale provinciale, Badajoz, et à 10 km de la frontière portugaise ; la ville se situe sur un territoire agricole marqué par un taux de chômage élevé et une population vieillissante et en déclin. Le premier site proposé au workshop offre une grande zone d’intervention courant le centre historique de la ville et ses contours extérieurs. À partir de bâtiments existants, partiellement vacants ou nécessitant une réhabilitation, les participants ont dû réfléchir aux façons dont la ville pourrait attirer une nouvelle population et de nouveaux usages, tout en préservant le patrimoine local. Plus précisément, il s’agissait d’étudier les possibilités de modification des programmes, usages et adaptabilité de certains sites dans et autour d’Olivenza ; ainsi, la zone de la gare des bus (collage problématique de fragments autonomes, dont un centre communautaire partiellement vacant, une série d’entrepôts vides et un théâtre à ciel ouvert) ou le bastion de San Francisco (ancien couvent aujourd’hui partiellement occupé par un moulin à huile d'olive). L’objectif était d’établir les conditions nécessaires pour que ces lieux deviennent des éléments de connexion et d’activation urbaine du futur développement de la ville.
Après une discussion collective suite à la visite du site, trois équipes, différentes en taille et mêlant diverses nationalités, se sont formées autour de trois approches distinctes : comment relier le tissu spatial et social à travers une stratégie d’acupuncture urbaine ; l’impact du trafic et des infrastructures routières sur le futur équilibre de la région ; et comment réarticuler les échelles territoriale et urbaine d’Olivenza en se concentrant sur le paysage et un patrimoine local unique, comme une structure sociale et fonctionnelle à reconquérir. Un fil conducteur reliait les trois propositions : la conviction que toute intervention sur les sites ou bâtiments proposés nécessite a priori d’être considérée dans un cadre plus large – territorial, urbain, historique, écologique et temporel.
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Projet 1 : New Polarities
Projet 2 : re EX-107
Projet 3 : Dehesa azul
WORKSHOP SITE 2 – OLIVENZA // VILLE & NATURE
Quelle frontière entre ville et campagne ?
Le site au sud d’Olivenza inclut les extensions des quartiers d’habitations périphériques en contact direct avec les champs agricoles limitrophes. Le paysage, tel une terre plate aux cicatrices vertes, est fait de vallées courant jusque Lisbonne, liant les eaux d’Olivenza à celle de l’Atlantique ; de leur altitude, des collines et des tours « contrôlent » le territoire jusqu’aux confins de l’horizon, alors que de larges « enclaves » (cloîtres et arènes) sont intégrées à la frontière historique constituée par les éléments du bastion, imposant un (non-) dialogue entre les terres agricoles et les limites extérieurs de la ville, principalement résidentielles.
Le groupe devait ici développer des scenarii autour de la création d’une interface entre ville bâtie et agriculture sans empêcher l’extension résidentielle, mais en l’articulant au paysage naturel agricole. Trois thèmes ont émergé des réflexions, avec leurs questionnements en conséquence :
- Complicité de la topographie et de l’eau – L’obligation permanente de défense d’Olivenza a forcé la ville-vallée à construire vers le ciel (avec des points de contrôle en hauteur), mais également en sous-sol (à la recherche d’eau pour survivre). Comment réhabiliter l’eau comme élément identitaire de la ville ?
- La limite comme "objet trouvé" – L’existence d’Olivenza a dû dépendre de ses limites protectrices. Historiquement, c’est une ville concentriques d’anneaux défensifs. Les limites historiques (murs, bastions, portes) ont cependant perdu leur rôle protecteur pour devenir les espaces publics principaux de la ville (places, rues et destinations, comme les arènes). Aujourd’hui, les limites extérieures de la ville ne sont plus qu’un « mur non existant », un résultat et non un plan. Comment donc faire de cette relation accidentelle un atout pour la ville et la campagne alentour ?
- 100% coexistence et 0% interaction – La condition accidentelle de la limite externe de la ville illustre une proximité purement physique teintée d’une absence criante d’interaction, en opposition avec le rôle historique de la limite, quand les anciens murs supposaient 100% d’interaction, protégeant la ville physiquement et garantissant une survie aussi substantielle que l’eau. Comment rétablir le pouvoir de la limite en tant qu’outil de connexion ?
À travers une relecture du passé, nos trois « obsessions » ont découvert un déjà-là exceptionnel pour offrir de nouvelles trajectoires à l’avenir d’Olivenza.
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Projet 1 : Meet Macarena
Projet 2 : A New Connecting Wall
Projet 3 : Show Me The Water
WORKSHOP SITE 3 – VALENCIA DE ALCÁNTARA // USAGES & RYTHMES
Comment les rythmes urbains peuvent-ils être le moteur d'une réappropriation urbaine ?
« Comment les rythmes urbains peuvent-ils être le moteur d'une réappropriation urbaine ? » Telle était la question posée sur le site de Valencia de Alcántara, petite ville rurale de presque 6.000 habitants, à 80 km à l’ouest de Cáceres et au nord de Badajoz. Les opportunités spatiales étaient évidentes : la Junta de Extremadura demandait des concepts inspirants pour la ville dans sa globalité, et plus particulièrement sur certains bâtiments vacants ou largement sous-utilisés du centre-ville (un ancien abattoir, un centre culturel, une fondation pratiquement en ruines, et la forteresse qui surplombe la ville).
Et c’est de l’imbrication des échelles que les équipes ont fait surgir les rythmes, depuis l’architectural jusqu’à l’urbain et le régional, sur fond de problèmes bien connus ailleurs également : économie en déclin, exode rural, changements démographiques et la question de l’avenir de l’agriculture. Les équipes ont cherché à provoquer des interactions dynamiques entre l’approche conceptuelle, la situation locale et les différents acteurs et intervenants, en les transposant sur un story-board du macro au micro, et inversement.
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Projet 1 : The New Local System
Projet 2 : The Curious Case of
Valencia de Alcántara
Projet 3 : Harvest 4.0
Projet 4 : Cultivating a Network City