Let the River In

Rochefort Océan (FR) - Lauréat

DONNÉES DE L’ÉQUIPE

Représentant de l’équipe : Lorenzo Alaimo (FR) – architecte ; Associée: Audrey Fourquet (FR) – architecte

34 Rue de Cîteaux, 75012 Paris (FR) 
+33 7 66 01 13 15 - alaimo_lorenzo@yahoo.fr

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A. Fourquet & L. Alaimo


VIDEO (par l’équipe)


INTERVIEW

1. Comment s'est constituée votre équipe à l'occasion du concours ?

Nous nous sommes rencontrés lors de nos études d’économie en 2009, avant de poursuivre des études respectives en architecture et en urbanisme. Nous poursuivions des intérêts communs pour ces deux échelles, avec le même accent pour les processus économiques. Nos formations étaient donc complémentaires et nous avions des compétences différentes ; le concours Europan et l’échelle choisie du site étaient l’occasion pour nous de mettre en commun nos compétences et tester nos personnalités professionnelles complémentaires.

2. Quelle est la problématique principale du projet et comment avez-vous répondu à la question centrale de la session : la place des activités productives au sein de la ville ?

Le fleuve est un point de départ, l’élément commun permettant de requestionner la place des activités productives et le lien qu’elles entretiennent entre elles. Que ce soit par l’utilisation du fleuve dans le système ville ou par l’acceptation du risque, “Let the River In“ propose de réintroduire l’eau dans la ville par sa valeur économique, sociale et environnementale. En développant des principes d’économie symbiotique, nous avons jeté les bases d'un processus de redéfinition urbaine et économique pour la ville de Rochefort. Nous nous appuyons sur les dynamiques biologiques, afin de régénérer les dynamiques productives, tout en renforçant les économies et vocations existantes. Il ne s’agit plus de s’opposer à la nature ni de rompre ses équilibres, mais bel et bien d’inventer avec elle de nouvelles activités qui se servent à la fois des spécificités du territoire et des ressources locales à disposition pour inventer de “nouvelles manières de faire“. Le fleuve devient alors un acteur majeur pour connecter ville et arrière-pays en repensant des logiques de transport ou de logistique urbaine. Le projet s’appuie également sur le fleuve et ses fluctuations “naturelles“ ; il se positionne entre prévention et acceptation du risque pour réinventer la culture de l’eau à Rochefort. Il souhaite redonner de la place au cours d’eau par un ensemble de propositions et ainsi activer les berges, notamment par la mise en place de stratégies urbaines et solutions architecturales pour se prémunir contre la montée des eaux et le risque de submersion marine qui touche les activités productives le long des berges.

 

3. Comment la problématique et les questions posées par la mutation du site se sont-elles croisées ?

La ville de Rochefort avait mis en réflexion quatre sites de projet, à première vue hétéroclites et au fonctionnement autonome. En position de fermeture avec la ville, ces sites occupaient pourtant une position stratégique le long de la Charente. Plutôt que de traiter chaque site dans une logique et un contexte séparés, la jonction et le rapport avec le fleuve a constitué l’argument principal et fondateur pour faire revivre ces sites et les mettre en synergie les uns avec les autres. Le projet tente de ne négliger aucune échelle. Il met en relation l'ensemble des sites et des acteurs du territoire à travers les déchets et ressources qu’ils produisent. Activité humaine, agriculture et milieu marin deviennent liés dans une nouvelle économie durable, où les déchets de ces filières sont pensés à la fois dans leurs utilisations, leurs valorisations et leurs retours à la ville.

 

4. Avez-vous déjà traité cette problématique précédemment ? Quels ont été les projets références pour le vôtre ?

Un de nous avait déjà travaillé la problématique de la gestion des déchets et des bio-digesteurs urbains dans un projet d’étude précédent. C’est une proposition expérimentale à l’échelle d’une ville, mais qui permet d’explorer de nouvelles logiques, à laquelle nous croyons pour la mutation des territoires et des économies. Plus largement, la thématique de la ville productive et les territoires productifs était une thématique qui nous intéressait particulièrement. Son champ de réflexion et sa dimension dépassent les simples questions d’urbanités, ce que nous apprécions. Se questionner sur la ville productive, impliquait de se questionner aussi sur la place de nos économies monde et locales, sur la spécificité des territoires et ses enjeux futurs.

 

5. Les projets urbano-architecturaux de type Europan ne peuvent se réaliser que dans une relation aux acteurs à travers un processus négocié et dans le temps. De quelle manière avez-vous intégré cette question dans votre projet ?

Sans nécessairement proposer un phasage, nous avons plutôt mis l’accent sur des leviers d’actions. Que ce soit dans la résilience des territoires face au risque ou le changement d’économie, les acteurs du territoire ont besoin d’une boite à outils et de solutions concrètes qui peuvent être activées par des initiatives soit publiques, soit privée. Pour miser sur un processus durable, nous avons travaillé autour de l’implication des acteurs (chaque acteur du territoire a un intérêt économique à entrer dans un nouveau jeu d’acteurs car ils en tirent des “bénéfices“) sur l’éducation en renforçant les filières de formation de l’économie durable et sur l’innovation en créant un véritable socle de connaissance pour le territoire à travers un éco-campus. Misent bout à bout l’ensemble de ces solutions nourrissent un tissage d’acteurs sur le territoire qui enclenchent des mutations durables en chaîne.

6. Est-ce la première fois que vous êtes primé(s) à Europan? De quelle manière cela peut-il vous aider dans votre parcours professionnel ?

Même si cela fait plusieurs années que nous y songions, c’est la première fois que nous participons à Europan. Outre la résonance qu'un tel prix peut avoir pour nos parcours, Europan a représenté avant tout un moment de croissance personnelle, de liberté créative et de concrétisation d’idées. Ce prix nous encourage à poursuivre nos réflexions sur la ville productive.

 

IDENTITÉ DE L'ÉQUIPE

Agence : LEN01
Fonction : Architecture, urbanisme
Âge moyen des associés : 31 ans

L’équipe a-t-elle, ensemble en totalité ou en fragments, conçu, voire réalisé, des projets et/ou gagné des concours ? Si oui, lesquels ?

Non.