Des jumelles, du fil et un panier

Niort (FR) - Mentionné

DONNÉES DE L’ÉQUIPE

Associés : Baptiste Wullschleger (FR) – architecte paysagiste, Laly Pagliero (FR) – paysagiste conceptrice

Les Oiseaux Architectures
Le bourg, 61400  Comblot
+33 6 84 99 53 92
contact@loa.archi

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PORTRAIT D'ÉQUIPE

VIDEO (par l'équipe)

INTERVIEW
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1. Comment s'est constituée votre équipe à l'occasion du concours?
Paysagiste conceptrice et architecte, nous cultivons un intérêt pour les territoires de bord, de périphérie, de marge. Nous étudions des outils pour révéler leur richesse et transformer le vocable douloureux qui les caractérise. Nous avons alors croisé nos approches qui prennent racine dans la philosophie du vivant et l’écologie politique pour imaginer un urbanisme du soin. Cet urbanisme, inclusif, ne commencerait-il pas par renverser les bords ?

2. Quelle est la problématique principale du projet et comment avez-vous répondu à la question de la session sur les Villes vivantes ?
Réfléchir à un urbanisme inclusif dans les bords de la ville de Niort permet de rejeter une vision urbanocentrée et purement économique des sols. Selon nous, cette vision a généré de nombreuses plaies et cicatrices, traces d’une terre que l’on peine à habiter. Cette recherche sur le territoire Niortais élabore une démarche de conception qui favorise un rapport de soin et de guérison pour améliorer son habitabilité. En renversant les bords de Niort, on ouvre des espaces à une géographie oubliée et abimée ainsi qu’à une grande diversité d’êtres invisibilisés. 

3. Comment les problématiques sur les vitalités métaboliques et inclusives et les questions posées par la mutation du site se sont-elles croisées ?
Niort s’inscrit dans un patrimoine naturel exceptionnel. Elle est bordée de vallées, marais, plaines et plateaux. Ses bords offrent un horizon ouvert, un sol cultivé, un accès au grand paysage, un rapport au sauvage qui constituent selon nous les vitalités métaboliques des 4 sites d’étude. Nous avons défini 4 verbes issus de la philosophie du vivant et de l’écologie politique pour appréhender la mutation des sites. Pister, tisser, cueillir, danser, comme 4 étapes qui accompagnent la mutation des sites : Dans l’archipel de détritus, le projet accorde une attention à une vallée sèche peu considérée, comme support d’une économie nouvelle. Dans le parc d’activités, l’extension des influences de la vallée du Lambon permet de créer un quartier hybride à l’entre-deux. Sur le plateau céréalier, les tensions entre le pavillonnaire et les cultures intensives sont pacifiées par une trame agri urbaine qui devient support de communs alimentaires. Dans le marais scindé, le projet restaure une continuité humide dans une zone d’activités et devient un lieu de présence et d’expression où se déploient des récits de vies. 
4. Avez-vous déjà traité cette problématique précédemment ? Quels ont été les projets références pour le vôtre ?
Nous développons un intérêt pour la philosophie du vivant et l’écologie politique dans chacun de nos projets. Nous émettons l’idée que nos métiers de concepteurs d’espaces tentent de jouer le rôle de passeurs, pour mêler ces courants à la fabrique de l’espace. Notre approche spatiale est avant tout nourrie de ces lectures. Nous en distillons des mots, capables de porter des visions de projet et de susciter l’imaginaire des différents acteurs. Dans le cadre de ce concours « Sur la piste animale » de Baptiste Morizot, La théorie de la fiction-panier d’Ursula Leguin, l’ouvrage « Habiter en oiseau » de Vincianne Despret ainsi que « Le champignon de la fin du monde » de Anna Lowenhaupt Tsing et d’autres nous ont permis d’élaborer le vocabulaire pister, cueillir, tisser, danser comme médias d’études et supports d’actions. Cette méthode est issue d’une recherche de Laly intitulée « Fouler les corps, la Terre, le territoire, emprunter les pas de l’écoféminisme » (mémoire d’études à l’école du paysage de Versailles). 
5. Les projets urbano-architecturaux de type Europan ne peuvent se réaliser que dans une relation aux acteurs à travers un processus négocié et dans le temps. De quelle manière avez-vous intégré cette question dans votre projet ?
Le vocabulaire pister, tisser, cueillir et danser figure dans un tableau périodique des verbes. Ce tableau pose un cadre et une temporalité d’actions à mener conjointement avec les acteurs du territoire. C’est une trame souple qui peut évoluer et intégrer à chaque étape de nouvelles propositions. Ces verbes peuvent traverser différentes échelles d’études et d’actions, du terrain à l’atelier de concertation.
6. Est-ce la première fois que vous êtes primé(s) à Europan? De quelle manière cela peut-il vous aider dans votre parcours professionnel ?
C’est la première fois que nous sommes primés à Europan. Nous avons été finalistes d’Europan 15 sur le site “Pays de Dreux”. Europan permet de mettre en lumière des méthodes et des projets différents. Ce concours valorise certains « pas de côté » pour un pluralisme des solutions. Étant bousculés dans nos métiers par les défis de notre époque, cette opportunité nous encourage à poursuivre nos réflexions sur l’adaptation du territoire et des délaissés urbains avec une approche joyeuse et poétique.

IDENTITÉ DE L'ÉQUIPE
Agence :
 Les Oiseaux Architectures
Fonction : architecture, paysage
Âge moyen des associés : 28 ans

L’équipe a-t-elle, en totalité ou en fragments, conçu, voire réalisé, des projets et/ou gagné des concours ? Si oui, lesquels ?
Baptiste, au sein de l’agence Les Oiseaux Architectures, a réalisé de nombreux projets de rénovations intérieures et d’extensions pour des clients privés. Il travaille actuellement sur la construction d’un poulailler avec des matériaux issus du réemploi dans le cadre d’un marché public. L’année passée, l’agence a co-construit un pavillon en terre crue (pisé) au festival international des jardins du domaine de Chaumont-sur-Loire. Récemment diplômée de l’école nationale supérieure de paysage de Versailles, Laly développe une démarche qui s’appuie sur son expérience d’apprentissage à l’Agence des Espaces Verts de la Région Île-de-France, elle n’a pas encore réalisé de projet à ce jour.

L’équipe dispose-t-elle déjà d’un local de travail ? Si oui, description succincte :
L’équipe travaille dans un local situé à Comblot, dans une longère percheronne avec 3 postes de travail.