Dour, Koad, Ker

Quimper (FR) - Mention spéciale

DONNÉES DE L’ÉQUIPE

Associées : Claire Roy (FR) – architecte, Elisabeth Boscher (FR) – architecte-urbaniste, Adélie Collard (FR) – architecte-ingénieure

rerum x boscher
36 rue de Longchamp, 75116 Paris
europan16@rerum-architectes.fr / www.rerum-architectes.fr

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PORTRAIT D'ÉQUIPE

VIDEO (par l'équipe)

INTERVIEW
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1. Comment s'est constituée votre équipe à l'occasion du concours?
Claire et Elisabeth ont travaillé ensemble au sein de l’Agence Philippe Fichet architectes à Paris. Claire et Adélie ont étudié et présenté leurs diplômes ensemble à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon en 2012. En 2021, elles fondent ensemble l’agence rerum, à laquelle Elisabeth associe régulièrement ses compétences en urbanisme et en paysage. Nous aimons répondre toutes les trois à des appels à concours pour réfléchir, ensemble, aux enjeux futurs et aux thématiques qui nourrissent nos pratiques respectives.

2. Quelle est la problématique principale du projet et comment avez-vous répondu à la question de la session sur les Villes vivantes ?
La ville vivante fait référence aux notions de milieu, d’évolution et d’adaptation, caractérisant notamment le vivant par le mouvement, dans le temps et l’espace. Notre projet est défini d’après cette première entrée selon trois temporalités propres au site : la marée, le temps instable lié aux aléas climatiques ; la journée, temps court et récurrent du quotidien ; les saisons, temps des construction humaines et naturelles. Ces cycles traduisent la dynamique constante de la ville vivante. Ses usages sont multiples et évolutifs. Les constructions, plantations et parcours créent des liens entre les quartiers et la topographie. Les espaces naturels communiquent entre eux par le mouvement de l’eau et l’interaction des biotopes. Plus spécifiquement le site de Quimper relève d’un double enjeu de mobilité et de réintégration de ses armatures naturelles dans son développement. La problématique de l’entrée de ville semble avoir cristallisé le débat politique et public sans trouver d’issue. La thématique des villes vivantes, proposée par le concours, permet de décaler le questionnement et d’apporter de nouvelles pistes de résolution. 

3. Comment les problématiques sur les vitalités métaboliques et inclusives et les questions posées par la mutation du site se sont-elles croisées ?
Le site de projet est remarquable par l'imbrication singulière des trames anthropiques et naturelles en son sein. L’empreinte de ces armatures naturelles, omniprésente dans la construction de la ville, constitue la structure essentielle du projet. Le site, Locmaria est extrapolé en DOUR, KOAD, KÊR (L’eau, le bois, la ville). Le temps court anthropique caractérisé par des infrastructures routières dominantes et une accumulation d’objets architecturaux rencontre le temps long géographique fait de figures paysagères de grande échelle , le Mont Frugy, l’Odet. Il s’agit de façonner les différentes trames paysagères qui composent le site pour leur donner des usages croisés : la “trame verte” comme support d’activités sportives et lieu d’habitat, la “trame bleue” comme balade pédagogique, la “trame anthropique” comme accueil de biodiversité indigène sauvage Le territoire devient actif par l’installation de 3 parcours multimodaux de pratique et d’expérimentation du territoire. Les questions urbaines sont abordées et résolues par l’approche géographique écosystémique du site. Le rééquilibrage des puissances vivantes de la ville crée une ville auto-régénérative pour vivre ensemble durablement. 
4. Avez-vous déjà traité cette problématique précédemment ? Quels ont été les projets références pour le vôtre ?
L’approche du projet par la question écosystémique, topographique ou géographique est une thématique récurrente dans notre travail. Au cours de nos précédentes collaborations, nous pouvons retrouver cette problématique dans, par exemple, notre proposition pour un refuge du volcan en Islande ou encore un concours de musée de la méditerranée en Italie. D’un point de vue plus urbain, nous avons également pu aborder ces notions dans nos réponses respectives à Europan15, projets qui amorcent la réflexion sur la préfiguration et l'aménagement. De plus, notre réflexion constante prend également des formes plus théoriques ou prospectives avec la publication d’écrits et d’articles dans des revues qui touchent les champs des sciences techniques, du design et de l’architecture. Pour notre réponse à Europan16, nous citerons comme références principales :
-    “Écoumène”, livre, 1987, Augustin Berque
-    “Une brève histoire des lignes”, livre, 2011, Tim IngoldS
-    “Dunkirk”, film, 2017, Christopher Nolan
-    “The city in the city - Berlin: a green archipelago”, livre, 2012, Oswald Mathias Ungers, Rem Koolhaas.
-    “55000 hectares for nature”, projet, Bordeaux, 2014, Bas Smets 
5. Les projets urbano-architecturaux de type Europan ne peuvent se réaliser que dans une relation aux acteurs à travers un processus négocié et dans le temps. De quelle manière avez-vous intégré cette question dans votre projet ?
Nous imaginons le développement du quartier en trois temps correspondants aux trois cycles de projet. Chaque étape est pensée comme un projet en soi, qui pourrait se suffire ou se poursuivre. C’est la garantie d’un projet adaptable à une ville en mouvement 1 - préfiguration et concertation : des occupations temporaires investissent tout de suite à moindre coût les espaces publics et les bâtiments existants vacants. Ces installations initient la concertation avec les élus et les habitants. Les bâtiments existants, progressivement libérés, sont adaptés et démolis partiellement, valorisant le réemploi dans une démarche d’économie circulaire 2 – construction : c’est le temps architectural du projet. Il est consacré à l’installation de logements et à la création d’espaces paysagers. Les murs sont porteurs d’équipements et d’installations, les dents creuses sont investies. Un nouveau quartier, jeune et dynamique se dessine, par et pour les habitants. 3 – prospective : La dernière phase de projet préfigure le temps long de la transformation territoriale en s’attachant à redonner une place plus importante aux dynamiques naturelles dans l’espace urbain afin d’améliorer sa résilience et son attractivité. Un nouveau paysage de ripisylve se dessine au rythme des marées et des parcours, c’est le temps de l’adaptation au changement climatique d’une ville vivante, mouvante, changeante.

6. Est-ce la première fois que vous êtes primé(s) à Europan? De quelle manière cela peut-il vous aider dans votre parcours professionnel ?
C’est la première fois que notre équipe est primée à Europan. Nous avions participé à Europan15 séparément : rerum d’un côté [Le brouck, Saint-Omer], et Elisabeth de l’autre ["Symbiose", Pays de Dreux]. Chacun de nos projets avait été présélectionné et publié dans le catalogue. Ce résultat peut nous aider dans notre parcours en initiant un dialogue ouvert et enthousiaste avec les élus et plus largement les acteurs de la commune de Quimper pour les accompagner dans la mutation du site. Ce projet accompagne également notre volonté de faire de la question territoriale et urbaine un axe essentiel du développement de notre pratique et de nos agences. En créant un réseau d’acteurs publics locaux et en offrant une visibilité au projet, cette mention nous permet également de le citer comme référence.

IDENTITÉ DE L'ÉQUIPE
Agence :
 rerum - boscher
Fonction : architecture, urbanisme
Âge moyen des associés : 32 ans

L’équipe a-t-elle, en totalité ou en fragments, conçu, voire réalisé, des projets et/ou gagné des concours ? Si oui, lesquels ?
Comme équipe nous avons souvent répondu à des compétitions d'idées, notamment le Volcano Museum en Islande pour Bee Breeders et le Military Museum en Sardaigne pour la Young Architect Competitiont. Claire et Adélie ont crée leur agenc, rerum architectes, en 2021 et ont travaillé ensemble sur différents projets. Elles ont été mentionné pour leur réponse au Pavilion of Humanity: First Contact competition pour Bee Breeders.