La Grande Mine

Bègles (FR) - Lauréat

DONNÉES DE L’ÉQUIPE

Représentante d’équipe : Jeanne Gerbeaud (FR) – architect
Associée: Armelle Goyon (FR) – architect

73 rue des Prairies, 75020 Paris (FR) 
+33 688520394 – contact@jagg.archi – jagg.archi

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A. Goyon et J. Gerbeaud

 

INTERVIEW
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1. Comment s'est constituée votre équipe à l'occasion du concours ?

Nous avons commencé nos études d’architecture à l’école de Bordeaux puis nous avons obtenu nos diplômes à Paris. Nous travaillons ensemble depuis de nombreuses années. En 2017, nous avons créé l’atelier JAGG, quelques mois avant le lancement du concours Europan. Participer toutes les deux et au nom de notre agence, a marqué le lancement officiel de notre collaboration professionnelle. Bordelaises d’origine, le choix du site de Bègles est apparu comme une évidence, car c’est un territoire que nous connaissons bien. 

2. Quelle est la problématique principale du projet et comment avez-vous répondu à la question centrale de la session : la place des activités productives au sein de la ville ?

Le territoire du Grand Port est en majorité composé de petites activités et de grandes emprises productives comme la Papeterie ou le site de Coliposte. Ces activités participent à l’identité du lieu et témoignent du patrimoine productif communal. Aujourd’hui, elles doivent s’inscrire dans le processus de mutation urbaine engagé sur le territoire d’Euratlantique. L’enjeu était donc d’assurer le maintien in situ de cette économie, tout en imaginant un quartier habité qui accueille de nouveaux habitants. Nous avons émis des hypothèses quant aux conditions nécessaires à la cohabitation vertueuse entre les travailleurs et les habitants, des dispositifs capables de générer des interactions qui répondent aux besoins de sociabilité et de convivialité pour tous.
 

 

3. Comment la problématique et les questions posées par la mutation du site se sont-elles croisées ?

Les deux sites opérationnels sont implantés à distance l’un de l’autre et posent des questions bien distinctes. La papeterie interroge sur les conditions de maintien d’une activité industrielle dans un contexte urbain en devenir alors que la Poste soulève la problématique d’un changement d’activité à l’intérieur d’un volume aux dimensions industrielles.
Pour nous abstraire de la singularité des enjeux des sites opérationnels, nous avons mis en place une stratégie à l’échelle du quartier où le tissu de petites entreprises existantes accompagne et soutient le processus de développement du Grand Port.

 

 

4. Avez-vous déjà traité cette problématique précédemment ? Quels ont été les projets références pour le vôtre ?

À Bordeaux, à la fin des années 1990, nous avons assisté à la transformation du centre-ville, et plus spécifiquement aux grands travaux des quais de la rive gauche de Bordeaux. Les anciens hangars et les vastes espaces de stationnement ont laissé place à des espaces publics généreux qui ont transformé l’image de la ville et offert aux Bordelais(es) des espaces aux multiples usages (mobilités douces, commerces, évènements, jardins, sports). C’est ce rapport au fleuve que nous avons tenté de poursuivre à Bègles, tout en préservant l’identité du site.
En imaginant un quartier qui accueille le couple habitat- travail, nous avons regardé des modèles d’opérations mixtes et hybrides tels que les entrepôts Mac Donald à Paris qui associent bureaux, commerces et logements. Pour nourrir notre réflexion, nous nous sommes également intéressés aux travaux menés par Architecture Workroom, atelier de réflexion bruxellois qui s’interroge sur la place de l’activité en ville en réunissant des acteurs aux compétences complémentaires.
 

 

5. Les projets urbano-architecturaux de type Europan ne peuvent se réaliser que dans une relation aux acteurs à travers un processus négocié et dans le temps. De quelle manière avez-vous intégré cette question dans votre projet ?

L’image du Grand Port que nous proposons est donnée à un instant T, c’est celle d’un processus en mouvement qui tient compte d’une ambition commune, mais aussi des aléas et de l’incertitude liés aux projets urbains. Le quartier que nous décrivons sera le fruit d’un consensus entre les institutions décisionnaires, les opportunités de chaque acteur (privés, publics), de l’investissement injecté pour la transformation du Grand Port.
Pour mener à bien ce processus, nous avons imaginé un cadre coopératif permettant de lier l’ensemble ces acteurs tout en garantissant leur autonomie. Une proposition qui permet de rassembler les parties prenantes pour tendre vers un objectif commun.

6. Est-ce la première fois que vous êtes primé(s) à Europan? De quelle manière cela peut-il vous aider dans votre parcours professionnel ?

Oui. Nous pensons que ce concours peut être bénéfique pour notre jeune agence. Il nous permet de rencontrer d’autres équipes de concepteurs et d’échanger avec la ville, la métropole et les acteurs privés concernés par la transformation du quartier du Grand Port. Nous sommes actuellement en contact avec la ville de Bègles et l’EPA Euratlantique, car nous allons continuer le travail engagé. L’accès à la commande publique pourrait en effet être un tremplin.