Positive Loops

Angers (FR) - Lauréat

DONNÉES DE L’ÉQUIPE

Représentante d’équipe : Solenne Sari (FR) – architecte
Associés: Pierric Amella (FR), Florian Camani (FR), Mathilde Luguet (FR) – urbaniste et architectes

13 rue Louis Bonnet, 75011 Paris (FR)
+33 6 38755088 – contact@positiveloops.eu – positiveloops.eu

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P. Armella, M. Luguet, S. Sari & F. Camani

 

INTERVIEW
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1. Comment s'est constituée votre équipe à l'occasion du concours ?

Nous nous sommes rencontrés lors de nos études d’architecture (Bordeaux, Paris La Villette et Valencia en Espagne). Pendant 10 ans, nous avons travaillé chacun de nos côtés entre Barcelone, Paris et Lille, tout en continuant à échanger sur nos projets, nos envies, nos idéaux sur la ville. L’année 2017 est charnière pour nous quatre : le début de l’entreprenariat pour Solenne d’un côté (2S-AU), et pour Florian et Mathilde de l’autre (FCML architectes). Pierric quant à lui assoit son statut d’associé avec Eva Samuel (création de Samuel Romain Amella). Europan a été le support idéal pour enfin concrétiser les années d’échanges sur nos visions complémentaires de la ville de demain.

2. Quelle est la problématique principale du projet et comment avez-vous répondu à la question centrale de la session : la place des activités productives au sein de la ville ?

Une question revenait toujours dans nos conversations : qu’est-ce qu’une activité productive dans un contexte global de crise écologique et climatique ? Pour y répondre, nous nous sommes inspirés de l’économie circulaire pour identifier les ressources existantes mobilisables. Notre objectif : les déchets des uns doivent devenir une richesse pour les autres. Avec plusieurs activités, la zone de St Serge allie acteurs de l’alimentaire, de la construction, de l’automobile et de commerces. Chacune de ces spécialités trouve des complémentarités et des ressources dans l’activité de l’autre. Au travers de 4 exemples de « Positive Loops », nous proposons de révéler ces ressources ignorées et délaissées pour en faire le moteur du renouveau du secteur.
 

 

3. Comment la problématique et les questions posées par la mutation du site se sont-elles croisées ?

Le site de St Serge est un site d’activité hérité du XXe siècle. Aujourd’hui, l’activité traditionnelle est en pleine révolution. Comment transformer ce secteur pour le XXIe siècle en tenant compte de son environnement et en retrouvant un lien entre le territoire, la géographie et l’économie ? Nous voyons les contraintes du terrain (inondabilité, pollution, désaffections, mutations en devenir) comme des opportunités, qui doivent permettre de générer un renouvellement urbain plus durable tout en améliorant les usages collectifs. C’est un projet profondément optimiste, qui propose un processus vertueux de renouvellement associant acteurs publics et privés dans une démarche gagnant-gagnant. Nous avons identifié plusieurs « Loops » possibles, et quatre ont été développés : l’économie du recyclage et du ré-emploi, l’exploitation d’une végétation productive au sein même de la zone d’activité, la valorisation du foncier en optimisant les délaissés de voiries, la construction de structures capables d’accueillir plusieurs usages dans le temps.

 

 

4. Avez-vous déjà traité cette problématique précédemment ? Quels ont été les projets références pour le vôtre ?

Nous sommes confrontés régulièrement à la reconquête de friches, de délaissés, mais les leviers de mutation passent souvent par la simple construction de logements. Le levier productif est rarement le moteur principal du projet. Néanmoins, nous avons déjà pu nous confronter à la question de la production en ville lors de l’atelier national sur les territoires économiques en 2012, piloté par Cristina Garcez, ainsi que pour un dialogue compétitif en 2015 sur la zone industrialo portuaire de Salaise Sablons. Pour développer « Positive Loops », nous nous sommes inspirés de l’économie circulaire, des réflexions des Ateliers de Maîtrise d’Œuvre de Cergy, mais aussi des mixités d’usages à Tokyo, ou encore des recherches de l’Atelier Productive Bruxelles.
 

 

5. Les projets urbano-architecturaux de type Europan ne peuvent se réaliser que dans une relation aux acteurs à travers un processus négocié et dans le temps. De quelle manière avez-vous intégré cette question dans votre projet ?

Cette question est le socle même de notre projet : trouver les acteurs, les ressources, les temporalités, les projets, qu’ils soient privés ou publics, et les mettre en synergie pour impulser des changements sur le site, tout en créant une plus-value pour les usagers et pour l’environnement. En proposant des « Positive Loops, l’objectif n’est plus « comment réaliser le dessin préalablement imaginé », mais « comment tirer parti des initiatives et des projets pour redynamiser durablement ce quartier ». Chaque Loop est indépendant et complémentaire. Il constitue une base de travail reproductible, extensible, négociable et amendable avec les acteurs économiques et politiques. Cette démarche est vouée à intégrer plus largement les acteurs économiques du secteur mais aussi du territoire. L’accompagnent de la collectivité en ateliers thématiques permettra une mise en place de la méthode, une chronologie d’actions complémentaires et permettra de transformer St-Serge, dans un développement soutenable et durable.

6. Est-ce la première fois que vous êtes primé(s) à Europan? De quelle manière cela peut-il vous aider dans votre parcours professionnel ?

Chacun de nous a participé à Europan à deux reprises avant cette session, que ce soit en France ou à l’étranger. Si les projets que nous avions proposés ont pu être remarqués, c’est la première fois que nous sommes lauréats. Au-delà du concours, la recherche et la méthode de travail que nous avons développés à cette occasion alimenteront et enrichiront nos travaux au quotidien dans nos agences respectives. Nous espérons pouvoir continuer cette expérimentation et développer ensemble ces principes de manière plus opérationnelle sur le site de St Serge à Angers.